Titre : Une Hache Pour La Lune De Miel
Genre : Horreur
Titre Original : Il Rosso Segno Della Follia
Année : 1970
Réalisateur : Mario Bava
Durée : 1h28
Synopsis :
Un homme se sent incapable de contrôler ses pulsions, qui le poussent à vouloir tuer de jeunes femmes revêtues de leur robe de mariée.
Casting :
Réalisateur au talent immense et à la filmographie incroyable, Mario Bava est pour moi un monsieur qui a permis au cinéma de genre de prendre de l’ampleur au niveau international. Il a réussi à prouver que le cinéma horrifique, le Giallo en particulier, était un art tout autant que les films d’autres genres. Et surtout qu’ils pouvaient être de superbes qualités. Les 3 Visages de La Peur, La Planète Des Vampires, La Baie Sanglante ou encore le splendide gothique film Le Masque Du Démon en sont des exemples bien concrets !
Dans sa longue et fournie filmographie, et notamment vers la fin de sa carrière : dans le début des années 70, Bava s’est essayé au slasher, toujours sous fond de giallo. Et c’est comme ça qu’est apparue Une Hache Pour La Lune De Miel.
A la croisée entre un Psychose d’Hitchcock et un Maniac de William Lustig, le film de Bava nous narre l’histoire d’un homme, conscient qu’il est psychopathe, du doux nom de John… Il est marié à une femme dont il est soumis et dont les rapports sont très conflictuels, notamment au niveau sexuel… Monsieur est devenu impuissant… Son traumatisme remonte à l’enfance mais il ne se souvient plus pourquoi…Tout ce qu’il sait c’est qu’à chaque fois qu’il tue une jeune femme sur le point de se marier, il retrouve à chaque fois des morceaux du puzzle de sa mémoire perdue…
Afin de comprendre les raisons de son traumatisme, il va donc tuer et encore tuer afin d’obtenir la réponse à ses interrogations…
Si je vous dis que c’est un croisement entre Psychose et Maniac, c’est surtout lié au fait qu’on a ici à faire à un tueur au profil qui mélange des traits de caractères de Norman Bates et de Joe Spinell.
Dans Une Hache pour La Lune de Miel, le psychopathe est un jeune homme très introverti. Pourtant il plait aux femmes mais il est tellement contrôlé par sa femme qu’il parait aux premiers abords très faible. A l’instar de Norman Bates en quelque sorte. De plus son traumatisme remonte à son enfance, à des problèmes liés à sa mère, qu’il a perdu très tôt.
Ajouté à cela, qu’il a des penchants obscènes pour les mannequins. Il a une pièce de sa maison remplie de mannequins arborant des robes de mariées. L’homme n’hésitant pas à danser et les embrasser un peu de la même manière que le taret de Spinell dans le dérangeant Maniac.
D’ailleurs j’ai beaucoup aimé la façon très détaillée dont le réalisateur nous a dévoilé la psychologie de son personnage. Il est très ambigu, n’hésitant pas à se déguiser en femme mariée pour achever ses victimes…
Pour autant, Une Hache Pour La Lune De Miel n’est pas le meilleur film de Bava. L’ambiance n’est pas assez gothique, comme il sait tant bien le faire dans d’autres de ses longs-métrages. Et les meurtres sont un peu trop expéditifs. J’aurais préféré voir le tueur, être un peu plus sadique avec ses victimes.
C’est dommage car certains passages sont bien maitrisés et Bava arrive vraiment à nous montrer la folie de son personnage principal. J’ai beaucoup aimé également les apparitions du spectre de sa femme. Cela apporte un coup de fouet au film et mélange du coup les styles Giallo et fantastique.
Les acteurs sont corrects dans l’ensemble, ça n’en fait pas trop, ni pas assez. C’est sobre quoi.
En revanche, j’ai été étonné par la façon dont Bava joue avec les différentes caméras. Il n’hésite pas à nous envoyer des zooms virevoltants afin qu’on arrive à ressentir la folie du personnage. C’est une bonne idée, surtout pour l’année de réalisation.
Niveau effet spéciaux c’est correct dans l’ensemble. A vrai dire, il n’y a pas des litres de sang de verser et les meurtres se ressemblent quasiment tous.
Vous l’aurez compris, le tueur va se servir d’une hachette pour achever ses victimes. Mais c’est correctement orchestrés tout de même et le plus important dans le film c’est qu’on veut qu’il tue, peu importe la manière… du moment qu’on ait au final le dénouement ! et qu’on sache qu’elle est l’origine de sa psychose !
Le final est sympathique, rigolo même. On ne s’y attend pas vraiment et c’est culotté de la part du réalisateur. Ça change des fins expédiées à l’arrache comme ils aimaient tant le faire dans les années 60 et 70.
Pour conclure, Une Hache Pour La Lune De Miel dispose d’une bonne histoire et d’un psychopathe ambigu. Un croisement entre Norman Bates et Joe Spinell qui n’hésite pas à massacrer de la jeune mariée afin de récupérer sa mémoire.
La psychologie du tueur est vraiment bien détaillée et la fin est vraiment fun. Mais c’est loin d’être une des œuvres majeurs de Mario Bava. Certains passages sont un peu longs et je trouve l’ambiance moins bien travaillée que dans certains autres de ses films. A voir pour enrichir sa culture cinématographique.
Note d'Anto
La Bande Annonce :
Images du film :