TRIANGLE

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Cinq ans avant le viscéral et angoissant Creep, le réalisateur Christopher Smith nous embarque dans une aventure horrifique poignante aux cotés de Melissa George, Michael Dorman et encore Liam Hemsworth. Des noms apparemment peu connus du cinéma d'épouvante.

Triangle, sorti en 2009, nous raconte l'histoire d'un groupe d'amis partis pour une virée en mer sur un voilier, mais qui, suite à une effroyable tempête, vont se retrouver à bord d'un étrange paquebot abandonné où le meurtre et le surnaturel se mélangeront sans limite.

Dès les premiers instants s'installent beaucoup de doutes, et on en vient vite à se dire que l'histoire est vraiment mal mise en place. Car malgré une musique inspirée et des plans assez sublimes, je dois l'admettre, on ne sait pas pourquoi l'intrigue se met si mal en place et pourquoi elle est construite de cette façon. Face à tant d'interrogations vient s'ajouter un élément déclencheur digne des plus grandes facilités scénaristiques du cinéma.   

Je trouve cela juste bâclé de faire apparaître une tempête de cette importance en plein milieu d'une journée heureuse et ensoleillée. De plus, cet événement causera la perte d'un des personnages qui ensuite ne reviendra jamais dans le film. D'accord pourquoi pas. Autant ne pas faire apparaître cette jeune fille pour la faire disparaître dix minutes après, surtout que ça aurait fait des économies pour le film, enfin bon passons.

Il sera difficile d'expliquer et de rentrer dans les détails du film pour en parler vu que l’intrigue de Triangle repose entièrement sur le mystère qu’il expose. Et pour ne pas spoiler quoique ce soit, je laisserai qui veut regarder ce film pour s'en faire une idée propre.

Donc oui, ce film est donc un mystère à lui tout seul et ressemble en quelque sorte à un long  épisode de « La Quatrième Dimension », dans lequel notre réalisateur s’est fait véritablement plaisir : avec un joli décor angoissant (qui n’est pas sans rappeler l’hôtel du Shining de Stanley Kubrick…d’ailleurs le clin d’œil devient évident avec le coup de la chambre « 237 » !), il filme avec une grande précision  ses protagonistes et s’amuse à révéler les pièces du puzzle petit à petit, continuant ainsi de s’assembler avec une virtuosité impressionnante, n’en finissant jamais de nous surprendre et d’apporter de nouveaux éléments sur ce que nous pensions avoir déjà compris : à chaque fois que quelque chose de bizarre ou d’incohérent apparaît à l’écran comme des choix d’angles de caméra peu banals ou le comportement illogique d’un personnage.

Mais malgré tout cela il est évident que ce film, bien que classé dans l'épouvante, ne fait pas peur un seul instant. Il reste intéressant pour son côté mystérieux et novateur, mais il n'en est pas plus effrayant. De plus, il y a trop de points sur lesquels on est pas informés et qui auraient du être éclaircis. Et je pense personnellement que je mystère aurait pu être toutefois conservé.

Et c'est en allant à petit pas vers la fin que le film gagnera aussi un côté poétique bien prononcé, dans une situation que l'on aurait soupçonnée à aucun moment, pour finalement conclure l’œuvre dans un sentiment de doute, d'étonnement et de fascination.

Ainsi, Triangle est beaucoup moins décevant que son petit frère Creep. Les allures travaillées du film et le côté gore absent font aussi de Triangle une production réussie, alliant une intrigue accrocheuse à une esthétique poignante. Mais comme dit plus haut, ce film n'est pas non plus révolutionnaire dans le monde de l'horreur, et je dirai même qu' n'y a pas trop sa place. Il en est néanmoins un bon film à voir au moins une fois pour un regard innovant sur le septième art.

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