Titre : The Host
Genre : Horreur
Titre Original : Gwoemul
Année : 2006
Réalisateur : Joon-Ho Nong
Acteurs : Kang-Ho Song, Hie-Bong Byeon, Hae-Il Park, Du-Na Bae, Ah-Sung Ko...
Durée : 2h00
Synopsis :
A Séoul, Park Hee-bong tient un petit snack au bord de la rivière Han où il vit avec les siens. Il y a son fils aîné, l'immature Gang-du, sa fille Nam-joo, une championne malchanceuse de
tir à l'arc, et Nam-il, son fils cadet éternellement au chômage. Tous idolâtrent la petite Hyun-seo, la fille unique de Gang-du. Un jour, un monstre géant et inconnu jusqu'à présent, surgit des
profondeurs de la rivière. Quand la créature atteint les berges, elle se met à piétiner et attaquer la foule sauvagement, détruisant tout sur son passage. Le snack démoli, Gang-du tente de
s'enfuir avec sa fille, mais il la perd dans la foule paniquée. Quand il l'aperçoit enfin, Hyun-seo est en train de se faire enlever par le monstre qui disparaît, en emportant la fillette au fond
de la rivière. La famille Park décide alors de partir en croisade contre le monstre, pour retrouver Hyun-seo...
Suite aux rejets de produits toxiques dans la rivière Han du pays Sud Coréen, un monstre apparaît et ravage tout sur son passage. Ce film, qui eu un succès fulgurant sur toute la surface du globe, s’est inspiré d’un film japonais, bien connu de tous (et qui fait son retour en 2014 sur grand écran), Godzilla.
The Host est un film qui traite l’histoire d’un monstre marin qui kidnappe une jeune fille. Les autorités, ne voulant pas se mêler de cette affaire, c’est la famille de cette jeune fille qui part à la recherche du monstre.
Quoiqu’on puisse en dire sur l’excellente qualité graphique du monstre, le réalisateur Bong Joon-hun voulait faire une approche plus métaphorique de la situation sociale, économique et politique de son pays. Le film en lui-même, aussi bien soit-il, va chercher à dénoncer les problèmes dus à l’empiétement de l’armée américaine sur le territoire Sud Coréen grâce à un casting et une mise en scène moderne et bien maîtrisée.
Bong Joon-hun affirmait dans une interview que ce film n’était pas anti-américain. Cependant, il s’est inspiré d’un fait divers sur la pollution causée par les soldats américains en Corée, et dénoncé par les écologistes. Ils ont en effet pollué cette rivière Han présente dans le film. Il se sera donc inspiré de l’histoire de Godzilla, monstre crée par l’armée américaine qui envahit le Japon, pour donner à son monstre marin une dimension “politiquement horrible”.
Pour dénoncer tous les propos et erreurs commis par l’armée américaine, Joon-hun insiste sur le sujet en mettant en scène une histoire “d’agent jaune”, faisant référence à l’agent orange lancé par les américains durant la guerre de Corée.
D’autres indices sont présents pour controverser la présence de l’armée américaine qui suscite encore aujourd’hui bon nombre de débats. Au-delà de cette dimension politique, The Host est un film très bien fait, d’un point de vue esthétique et scénaristique. La scène où la jeune fille avec son casque sur les oreilles et qui n’entend la foule en détresse est vraiment excellente. Le film est assez ironique en un sens, et essaye tout de même de détendre le spectateur avec un peu d’humour, nous faisant oublier l’horreur que sème cette bête.
Il y a de très bon effets spéciaux, digne d’un blockbuster américain, et le casting encore inconnu du grand public a su tirer son épingle du jeu. Cette famille se bat pour un de leurs membres, sans être aidée par les autorités qui ignorent leur tristesse.
Il y a une dernière anecdote sur le film, qui est plutôt dure à trouver, mais qui est vraiment bien mise en scène. Lors des JO d’hiver à Salt Lake City, un sud-coréen devait gagner la course des 1500 mètres. Il avait franchis la ligne d’arrivée en premier, mais il fut disqualifié suite à un malentendu avec un participant américain. On accusa Kim Dong-sung d’avoir gêné l’américain durant la course. Ce dernier reçu donc la médaille d’or à sa place. Les coréens, énervés, écrivirent une musique sur lui, Fucking USA. Le personnage de Dong-sung est représenté dans le film par une tireuse à l’arc qui réussi à prendre sa revanche sur le monstre qui, ici, est une allégorie à l’Amérique.
En conclusion, The Host est un film fantastique bourré de bonnes intentions, de messages politiques très recherchés. La créature est très bien faite, les effets spéciaux sont bluffants, le scénario mis en place est très bien maîtrisé, et le casting est vraiment attachant. Au delà de ses intentions politiques, Bong Joon-Hun nous offre un grand spectacle, bourré d’action et de suspense, qui sera acclamé par la France et les Etats Unis, et recevra en prime 19 lauréats sur 36 nominations mondiales.
C’est le plus gros succès Sud-Coréen connu à ce jour. Un deuxième volet est prévu pour 2014.
Note de Charlie
La Bande Annonce :
Images du film: