SPLICE

Réalisateur habitué dans le domaine de la science-fiction, Vicenzo Natali, qui avait notamment fait le film Cube en 1997, a sorti en 2009 Splice.

Sélectionné dans différents festival dont le 17^ème festival du film fantastique de Gerardmer et ayant une affiche pour le moins attrayante, je me suis donc laissé tenter.

Pour l’histoire, rien de bien originale. Deux scientifiques, devenus célèbres pour avoir combiné l’ADN de différents animaux et ainsi crée des créatures hybrides vont se mettre en tête de fusionner l’ADN animal avec l’ADN humain… Le laboratoire pour lequel ils travaillent va refuser en leur indiquant que cela dépassait les limites légales et surtout éthiques… Ils vont, malgré le refus, tout de même créer la créature… Une créature mi humaine - mi animale à la croissance très rapide et très intelligente… Ils vont vite perdre le contrôle de l’expérience…

Même si l’histoire parait peu originale, ça se suit plutôt bien. La façon dont le réalisateur va nous dévoiler les différents stades de mutation de l’hybride est convaincant, énigmatique et intéressant. D’ailleurs c’est le seule véritable attrait du film, le reste est beaucoup moins passionnant.

De plus je trouve la réalisation de l’hybride clairement réussi. Les différents stades sont assez spectaculaires et la bestiole a vraiment de l’allure. Elle est très énigmatique, on se demande sans cesse si elle est véritablement gentille ou si elle va finir par se rebeller. A chaque métamorphose, on sent bien que ça va finir de façon pas très catholique mais on ne sait pas vraiment quand cela va se passer. Le réalisateur joue avec nos nerfs sur ce point là, distillant un suspens bien entretenu tout le long du film.

J’aime beaucoup aussi la relation qu’entretiennent les deux scientifiques avec la créature et vice versa. Au fur et à mesure que le film avance, on se rend compte qu’il y a des liens forts entre eux et cela va aller vraiment très loin … Au point que les  scientifiques vont perdre totalement le contrôle de leur expérience… et que la relation qu’ils vont entretenir avec Dren (c’est le nom de la créature) va devenir de plus en plus malsaine… Car au final la créature est à moitié humaine, elle a donc des sentiments et elle est même capable d’apprendre à communiquer des mots simples via les jouets « cubes alphabet ».

Malgré le suspense omniprésent et l’intérêt qu’on a au regard de cette intrigante bestiole, il y a tout de même quelques incohérences dans le récit, pas mal d’improbabilités. Notamment dans les réactions de la scientifique… Lorsque le réalisateur nous explique en réalité pourquoi elle a absolument tenue à ce que l’expérience se fasse malgré la réticence de leurs supérieurs… C’est un peu trop tiré par les cheveux…

De plus, la mise en scène, malgré qu’elle soit assez intéressante est vraiment lente par moment. Si vous cherchez un film de science-fiction avec une bestiole vorace avide de sang, passez votre chemin car ce n’est pas du tout le cas dans Splice. La créature reste soft, sauf lors du final bien entendu. Il faut attendre le dernier quart d’heure pour qu’elle finisse par faire enfin couler le sang.

D’ailleurs dans les 15 dernières minutes, le film change radicalement d’ambiance. De film à suspense, le film passe à un film de science-fiction plus énergique avec une créature qui arbore une dernière apparence assez flippante. Ça rappelle un peu dans le fond la fin du La Mutante. La traque dans les bois est assez glauque en termes d’ambiance mais la toute fin du film parait peu crédible et rappelle aussitôt le final de La Mouche, certainement un clin d’œil car on sent que Vincenzo Natali s’inspire en grande partie des films de David Cronenberg dans ce Splice.

Les acteurs, en réalité ça tourne surtout qu’autour de deux acteurs : les deux scientifiques. Incarnés par Adrian Brody (qu’on ne présente plus) et Sarah Polley (c’était la blonde qui jouait l’actrice principale Ana dans l’Armée des Morts), ils s’en tirent plutôt bien. Même si comme je disais un peu plus haut, par moment leurs personnages ont des réactions un peu anomales… Il y a un passage entre Adrian Brody et la créature qui est juste grand guignolesque tant ça parait improbable (sauf si on est zoophile…lol). Delphine Chanéac, qui interprète la créature une fois adulte s’en tire bien. De toute façon, la créature est vraiment la force du film. J’la trouve vraiment bien et originale.

Pour conclure, Splice est un film de science-fiction à l’intrigue assez plaisante et dotée d’une créature géniale, hyper bien réalisée et vraiment énigmatique comme je les aime. Surtout qu’en prime les différents stades de sa transformation sont excellents que ce soit sur le plan physique comme moral.

Mais le film comporte trop de scènes improbables et incohérentes et notre « belle » bestiole, malgré le fait qu’elle soit troublante et qu’elle nous laisse sur nos gardes tout le long du film, met beaucoup trop de temps avant de faire couler le sang. J’aurai aimé la voir un peu plus méchante et encore plus torturée dans son esprit, je trouve que le réalisateur n’a pas été assez loin sur ce point.

Au final c’est pas mal mais ça manque d’actions et de noirceur, je lui donne la moyenne pas plus... Ma note : 2,5/5 donc j’arrondie à 3.

La Bande Annonce :

Images du film :