JEEPERS CREEPERS - LE CHANT DU DIABLE

Depuis la fin des années 80, rare sont les réalisateurs qui ont réussis à nous fabriquer de nouveaux véritables Boogyeman effrayants à l’instar des icônes que sont devenus Freddy Krueger, Jason Voorhees, Michael Myers et autres Chucky… On en a eu tout de même quelques uns dans les années 90, tel le mythique Candyman ou encore Ghostface… puis arriva les années 2000…

En 2001 (pour être précis), Victor Salva se lança dans un pari audacieux ! Créer un nouveau Boogeyman à l’allure effrayante et dont l’histoire proviendrait d’une légende urbaine. Une créature ailée surgirait des ténèbres tous les 23 ans et cela pendant 23 jours afin de chasser des êtres humains pour se nourrir de certaines parties de leurs anatomies… 

Et bien moi je le dis haut et fort : Bingo ! Sa créature qu’il a nommé le Creepers, s’avère être l’un des tous meilleurs Boogeyman de la décennie 2000 !

Tout d’abord, pourquoi le film s’intitule Jeepers Creepers ? Tout simplement car c’est le chant du diable ! Une musique que chaque victime va entendre avant de lâcher son dernier souffle, après avoir été capturée par la fameuse créature… qui se nomme donc pour l’occasion : Le Creepers.

Dans ce premier opus de Jeepers Creepers, on va suivre principalement et dans la quasi totalité du métrage deux personnages : Trish et son frère Darry.

Le film va démarrer sur fond de road movie : le frère et sa frangine sont au beau milieu de la pampa, dans leur voiture et ils rentrent à la maison pour les vacances.

Jusque ici tout va bien pour eux… seulement voilà… sur la route, ils vont rencontrer un chauffard pressé et pas très conciliant, roulant dans une vieille fourgonnette immatriculée Beatngu ! Ils vont non sans mal, le laisser les dépasser…

Une demi-heure plus tard, ils vont retrouver cette même fourgonnette stationnée près d’une vielle église… En y regardant à deux fois, ils vont apercevoir un homme à la carrure imposante jeter des corps dans une sorte de puits… Ce sera le début d’une traque sans merci pour nos pauvres jeunes gens…Sans le savoir, ils ont attisé l’appétit d’une créature sanguinaire et increvable !

Comme dis juste avant, le film démarre donc sur fond de road-movie ! On suit nos deux jeune gens dans la bagnole. Salva va bien creuser les deux personnages et on va rapidement s’attacher à eux. Il faut dire que les acteurs Justin Long (qu’on retrouvera par la suite dans Jusqu’en En Enfer ou Tusk entre autres…) et Gina Philips (qui n’a pas la carrière qu’elle mérite !) sont tout bonnement excellents ! On va tout d’abord rire avec eux, tant il communique et arrivent à faire passer leurs joies communicatives… Puis à l’apparition de la fameuse antre du Creepers, on va commencer à trembler avec eux et cela va aller crescendo jusqu’au terrible générique de fin !

La mise en scène est vraiment bien travaillée et au fur et mesure que le temps passe, ce que l’on croit au départ comme un simple maniaque… va au final s’avérer être une toute autre chose ! Oui car si on ne lit pas au préalable le synopsis, on ne sait pas que cet homme est en réalité une créature^^

L’autre point agréable c’est la façon donc Salva a construit l’histoire de sa créature, on va apprendre petit à petit, quelle est véritablement cette chose, pourquoi elle chasse et comment vit-elle éternellement !

Je trouve personnellement la légende passionnante, la façon dont se régénère la créature originale et terriblement cruelle pour ses proies ! En un mot : BRAVO !

Elle est top cette bestiole ! Et son apparence est mega flippante ! Notamment grâce au fait qu’elle essaye de ressembler à un être humain, en se dissimulant derrière un inquiétant impair noir !

J’adore ce concept puisqu’au final, sous ses habits,  elle ne nous ressemble pas du tout et son apparence rappelle fortement les démons qu’on trouve sur les dessins représentant  l’Enfer et ses différents êtres démoniaques.

L’ambiance du film est-elle aussi vraiment puissante ! Plus on va découvrir l’horreur que réserve à ses proies la créature, plus l’ambiance va sombrer dans le glauque et la noirceur.

Il y a une scène particulièrement dark : (*petit spoil*) Darry découvre des centaines de corps cousus les un aux autres et attachés sur les plafonds de la vieille église, une fresque composé entièrement de corps. Le plan est magnifique et le comédien arrive d’une façon ahurissante à nous communiquer son étonnement et sa peur au ventre.

La musique qui accompagne les moments angoissants et tragiques est parfaite également. J’ai adoré aussi, la présence de façon quasi systématique, des corbeaux lorsque le Creepers était dans les alentours. Ça donne aussi un petit côté gothique bien ancré dans l’histoire.

Victor Salva ne va pas non plus oublier de nous imposer quelques plans de caméras vraiment intelligents !

Au départ, on ne sait pas que la créature vole et si vous faites bien attention, à multiples reprises, on va avoir des plans de caméras qui montrent bien que les protagonistes sont observé par quelque chose (ou quelqu’un) qui se trouve très haut dans le ciel ! Il y a d’ailleurs un magnifique plan de ce genre sur Trish (Gina Philips) après qu’ils aient découvert avec horreur que le maniaque à fouillé leur voiture… Après avoir vu le film, on comprend qu’en réalité, Salva nous montre cette scène par le biais de la vue du Creepers. Et donc que la bête les traque depuis le tout début du film !

La fin du film s’avère être vraiment très cruelle, pas de happy end et non ! Tant mieux, pour ma part, je n’aime pas vraiment quand  un film d’horreur fini bien^^ Le Creepers va vraiment aller jusqu’au bout de l’horreur et le plan final est magnifique de cruauté et de macabre ! Géniale cette fin bien dark ! On se croirait presque devant un Lucio Fulci !

Pour conclure, avec Jeepers Creepers, Victor Salva a réussi l’exploit de nous créer un nouveau Boogeyman digne de ce nom, au panthéon des icônes de l’horreur ! Un monstre qui déchire, munie d’une histoire convaincante et passionnante. Les deux acteurs principaux sont excellents et nous entrainent dans leur cauchemar comme trop peu souvent dans ce genre de films !

Jeepers Creepers est d’une redoutable efficacité, ça tient en haleine. De plus, la fin est macabre à souhait, ce qui a été rarement vu dans la décennie 2000 ! Merci Victor pour ce nouveau Boogyeman, prêt à hanter nos nuits !

La Bande Annonce :

Images du film :