LA CABANE DANS LES BOIS

Depuis longtemps, les films d'horreur ont du mal à retrouver le succès qu'ils ont pu connaître dans les années 70 et 80. Les réalisateurs créent des films qui oscillent entre le cliché et le surplus d'original qui n'a aucun intérêt. C'est le cas pour beaucoup des films de ces dernières années, certains sortent du lot, et d'autres ne sont que de purs navets. En parlant de navet, il est question aujourd'hui de présenter une production de 2012, réalisée par Drew Goddard : La cabane dans les bois.

Avec un titre accrocheur et une affiche bien faite, on s'attend à une bonne idée. Quoiqu'un peu usé, le synopsis à l'air aussi pas mal : cinq étudiants qui vont passer un week-end dans une cabane isolée au fond des bois. Classique mais qui fait toujours plaisir. De plus, on ne connaissait pas le réalisateur si ce n'est dans les scénarios de séries, et on ne savait pas trop à quoi s'attendre.

Dès le début règne une ambiance bizarre qui vire au cliché le plus total. Très vite, nous avons la belle brochette de personnages constituée de l'héroïne, vierge bien entendu, du beau gosse, de la fille tellement en chaleur qu'on pourrait faire cuire un œuf sur sa culotte, du black intello et enfin du drogué complètement paumé. On se perd dès le début par manque d'éléments scénaristiques. Rien ne construit réellement le film, on se contente de deviner.

On suit le fil pour se rendre compte que l'on a affaire à une mauvaise copie d'Evil Dead, avec quelques soupçons de Vendredi 13.  Alors oui me direz-vous, le nœud de l'intrigue ne se situe pas là. Mais je pense qu'il aurait mieux fallu aller jusqu'au bout du cliché quitte à faire un navet.

Il s'agit en fait d'une télé-réalité dont les protagonistes ne sont pas informés et qui est retransmise à la planète. Le tout est contrôlé depuis une sorte de laboratoire rempli de personnages faisant des paris sur qui va mourir en premier. Sinon, les dialogues n'ont pas le moindre intérêt, le film fournit au public sa dose de sexe nécessaire et tout est malheureusement prévisible, jusqu'aux jumpscares. 

Le reste du film tourne encore plus au ridicule. On en sera à se demander s'il ne s'agit pas en réalité d'une parodie. Mais je noterai néanmoins le passage où le beau gosse doit franchir un précipice en moto, et qu'il se prend lamentablement un mur virtuel à toute vitesse. J'avoue avoir quand même bien rigolé à ce passage.

Cette dimension va permettre de faire passer ce film pour une fabuleuse innovation au scénario inventif. Qu'on m'en excuse, mais le réalisateur ne fait ici que détourner les codes du cinéma d'horreur pour en faire une nullité absolue. La tendance à croire qu'un film original est forcément bon donne du grand n'importe quoi.

La fin part sur un délire total avec des scènes gores exagérées et une violence inutile, pour ainsi arriver sur une fin pour le moins étrange : toutes sortes de créatures et personnages de l'horreur se mélangeant et offrant un spectacle sanglant dans une bagarre typique de films d'actions américains. Alors forcément, nombreux seront les spectateurs qui en diront : « C'était tellement original ! Quelle inventivité, quel brio que de réutiliser de façon parodique et récréative les codes de l'épouvante ! ». N'en déplaise à ceux qui ont été séduit pas cette forme de mise en scène, mais ce film ne fait absolument pas peur, et on sent trop que la réalisation a voulu révolutionner le cinéma d'horreur.

Ainsi, La cabane dans les bois m'a personnellement ennuyé et blasé. Encore une fois je tiens à dire que trop de films veulent sortir du lot et être originaux, tant par la mise en scène que par le scénario, mais trop peu prennent le temps de se pencher sur les vrais fondements de la peur. Trop peu vont véritablement étudier les mécanismes de notre peur et de notre angoisse tout en restant dans un cadre horrifique qui plaît depuis longtemps maintenant. En découle ce genre de films dénués de sens et d'intérêt, qui nous donnent presque envie de se remettre devant un bon classique vu et revu sans en attendre plus.

La Bande Annonce :

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