L'ASCENSEUR

Ascensumophobie : crainte exagérée des ascenseurs.

A mon avis, on est tous un peu ascensumophobe ! Craindre de tomber en panne au 6ème étage, coincé dans l’ascenseur, mon dieu quelle angoisse ! Je pense que Dick Maas devait l’être lui aussi et c’est cela qui a dû lui mettre en tête de réaliser un film d’horreur avec pour thème un ascenseur tueur !

A première vue, ça parait débile comme synopsis, un ascenseur qui cherche à tuer les personnes  qui montent à l’intérieur et d’ailleurs, oui avec un tel scénario, on est en plein dans la série B ! Il n’empêche que le film a fait un carton à sa sortie ciné en 1983, notamment en France et que contre toute attente, il a même raflé le prix du meilleur film au festival d’Avoriaz en 84 devant des films tel Christine et Dead Zone ! Rien que ça ! Et croyez moi que le festival d’Avoriaz c’était autre chose que le festival de Gerardmer !

Je pense que notre peur exacerbée mais en même temps justifiée des ascenseurs ainsi que la claustrophobie sont les clés du succès de ce film.

Le film en lui-même, niveau intrigue ne casse pas des briques. On va suivre un technicien qui s’occupe de réparer des ascenseurs. Troublé par le nombre d’accidents récents qu’il y a autour d’un ascenseur d’une tour gigantesque, l’homme en question va finir par enquêter afin d’élucider le mystère… Si tout laisse à penser que c’est un homme s’occupant du nettoyage de l’immeuble qui est la source des disfonctionnements de l’appareil ainsi que des meurtres… Le technicien va vite se rendre compte, qu’en réalité, c’est l’ascenseur qui tue volontairement les utilisateurs…

Je n’avais pas vu ce film depuis le milieu des années 90 et au début j’avais vraiment peur que le film ait pris un méchant coup de vieux et qu’il soit, avec les années devenu kitchissime ! Et bien non, le film a plutôt bien vieilli et mis à part  quelques effets spéciaux un peu vieillots, dans l’ensemble, ça a gardé son charme et sa force.

On rentre rapidement dans l’histoire, il faut dire que dès la scène d’intro, l’ascenseur va nous montrer qu’il est pas très content d’avoir des utilisateurs à bord et dès les premières cinq minutes du film, il commence ses folies meurtrières…

De plus, Dick Maas arrive à nous envoyer une atmosphère assez puissante dans le genre lugubre et on est assez terrifié à la vue de cet ascenseur gigantesque et horriblement hostile ! A chaque fois qu’il y a un personnage aux abords de cet ascenseur de l’enfer, on est crispé car on n’arrive jamais à percevoir si il va y avoir une issue tragique ou non ! Le réalisateur joue avec nos nerfs et c’est très bien !

Les différents accidents, à l’issue la plupart du temps tragique, pour les pauvres victimes… sont tous réussis ! C’est jamais de la même façon donc on a des moments assez drôles, d’autres bien plus trash ! La mort de l’aveugle, par exemple, est à la fois très drôle et très cruelle, on se sent un peu honteux d’avoir le sourire au coin de la bouche… Et Il y a bien entendu le moment le plus gore du film avec l’agent de sécurité qui se fait littéralement décapité en ayant la tête coincée dans la porte… Bon de nos jours l’effet est plus le même car il n'y avait pas les mêmes moyens technologiques qu’aujourd’hui... mais à l’époque cette scène était d’une barbarie sans nom !

C’est dommage que l’enquête qui se profile au fur et à mesure du film, qui tente de lancer la piste d’un sérial-killer soit un peu longue par moment, surtout qu’on sait très bien que c’est réellement l’ascenseur qu’est détraqué… Mais c’est pour mieux nous envoyer dans les entrailles de cette infernale machine à la fin du film. Puisque le final va nous réserver un combat de taille entre le technicien et la puissante machine de guerre qu’est l’ascenseur ! Une fin originale, spectaculaire où l’on attend le dénouement avec impatience ! Le héro va-t-il réussir à s’échapper de cet enfer ! L’effet claustrophobique que provoquent les images des entrailles de cet ascenseur est angoissant à souhait !

Après le visionnement du film, on a qu’une idée en tête, c’est de ne plus prendre l’ascenseur mais les bons vieux escaliers ! Comme quoi, le pari est remporté de la part du réalisateur. 

Les différents acteurs s’en sortent pas trop mal, Huub Stapel est vraiment convaincant, il porte véritablement le film sur ses épaules. D’ailleurs Dick Maas refera appel à lui pour incarner l’ignoble tortionnaire Saint Nicolas dans son déjanté et gore film : Saint, qu’il a réalisé en 2010.

Déjà bien américanisé dans son esthétisme : haute technologie, grand building chic… Dick Maas cédera  tout de mêmes aux appels des producteurs américains au bout de 18 ans en y faisant un remake intitulé l’Ascenseur – Niveau 2. Doté d’un casting haut de gamme : Naomi Watts, Ron Perlman, Michael Ironside et j’en passe… il sera au final  moins bon que l’original !

Pour conclure, L’Ascenseur est devenu culte grâce à son sujet orignal ! Depuis, on a même un terme pour désigner cette peur des  ascenseurs : Ascensumophobie ! Les claustrophobes ne seront pas en reste car le combat final dans la cage de l’ascenseur est lui aussi spectaculaire ! L’humour plutôt noire est lui aussi présent à maintes reprises et les acteurs sont agréables. Dommage qu’il y est quelques lenteurs du à une enquête un peu maladroite mais c’est rattrapé par des scènes d’accidents originales, croustillantes et parfois gore. On passe toujours un très bon moment devant et un conseil : prenez les escaliers, c’est bien plus sûr !

Ma note : 3,5/5 (donc arrondie à 4).

La Bande Annonce :

Images du film :