HANNIBAL - SAISON 1

Depuis l’arrivée de The Walking Dead et American Horror Story sur le petit écran, c’est devenu une révolution d’amener le genre horrifique dans la petite lucarne. En effet, un genre, considéré souvent comme difficilement approchable, fait son entrée sur le devant de la scène. Il est également devenu coutume de s’inspirer de grands films d’horreur pour en bâtir des série télévisées. Ces derniers temps, on peut admirer Scream, Rosemary’s Baby, Un nuit en enfer, et prochainement, Evil Dead.

Hannibal est au départ une quadrilogie écrite par Thomas Harris et qui nous conte les mésaventures d’un psychiatre cannibale. Les 4 livres seront adaptés sur grand écran et auront tous eu un franc succès, notamment grâce à l’interprétation d’Anthony Hopkins dans le rôle du psychiatre.

Apparu en 2013, après bien des défis, la série Hannibal commence son histoire sur la rencontre entre le détective empathique Will Graham (apparaissant dans le film Dragon Rouge sous les traits d’Edward Norton), et le cannibale Hannibal Lecter (interprété par Madds Mikkelsen).

La série s’inspire en grande partie des œuvres d’Harris, mais puisant aussi son inspirations dans d’autres films d’horreur. Les films et les livres, ayant eu un très grand succès, certains sont même devenus des œuvres du patrimoine intellectuel américain. Donc, faire une série entière avec de nouveaux acteurs (alors que les précédents étaient plus que géniaux), relevait du défi. Alors, défi surmonté ou non ?

Premièrement, parlons de ce qui nous intéresse dans l’univers même d’Hannibal, l’horreur, le cannibalisme et le sang. On peut difficilement dire qu’il n’y a pas d’horreur car au contraire, chaque épisode est mis en place sur un crime particulièrement violent, pour certains ayant des connotations symboliques et religieuses. Je dois avouer que j’avais rarement vu des scènes de crime aussi bien organisées, avec une mise en scène parfaite, et une inventivité dans les crimes et meurtres qui ne manquent pas de séduire, et dont on ne se lasse jamais. On pense qu’au fil des épisodes, plus rien ne pourra nous surprendre... et pourtant.

La représentation du totem humain (voir image ci-dessous) est sans aucun doute la plus impressionnante, de même que le couple dont les peaux de leur dos ont été scalpées pour transformer les deux jeunes gens en ange.

Anecdote : NBC avait très mal vu cette dernière scène car le couple, vu de dos, laissait apparaître leurs fesses nues. Les producteurs ont décidés de rajouter du sang pour les cacher. La NBC accepta le résultat. Comme quoi, la nudité choque, mais le sang, non !)

Du côté des acteurs, on peut dire, tout bonnement et sans artifice, qu’ils sont tous aussi bons les uns que les autres. A commencer par Mads Mikkelsen dans la peau de ce psychiatre de légende. On ne peut pas dire qu’il a réussi à surpasser Hopkins, mais son interprétation plus moderne et plus sombre est vraiment bien tournée, voilà un grand retour pour ce monstre plein d’élégance et de charisme.

On peut en dire autant pour Hugh Dancy qui prête son corps au personnage de Will Graham, un inspecteur du FBI ayant des trouble de la personnalité et qui sait très bien se mettre dans la peau des victimes et des criminels. Son interprétation assez dérangée et ambiguë ouvre sur une parfaite relation entre l’inspecteur et son docteur.

Même les seconds rôles sont bons, ne nous lasse pas et surtout, ne sont pas là pour nous faire ou rire ou autre. 

J’aimerais aussi approfondir cette critique en parlant un peu des rêves de Will Graham, mis en scène sous le joug d’effets spéciaux réussi, convaincants et pas lourd du tout. En effet, celui-ci voit souvent en vision un renne marcher devant lui, s’assoir, voir ses cornes prendre feu. C’est une nouvelle vision de la mort selon Graham qui ne manque pas de nous séduire, et même de nous donner des frissons. Ce personnage sera emblématique dans la série car on le reverra dans pratiquement tous les épisodes. Il s’en suit des formes humaines noires, de personnages qui prennent feu, d’entités célestes sortant de l’imaginaire dérangé de Will Graham.

Tout comme American Horror Story, cette série arrive à nous projeté dans une ambiance purement malsaine, sombre, pâle et froide, qui ne nous lasse jamais et qui arrive toujours à nous surprendre.

Pour finir, on peut aussi noter que la BO s’inspire en grande partie de celles des quatre films, mais en résumée, elle est potable et colle bien avec l’ambiance (celle de la saison 2, plus différente, sera deux fois mieux).

En conclusion, si vous êtes amateur de sensations fortes, de meurtres originaux et violents, de relations ambiguës et malsaines, ou de sang (tout simplement), vous allez trouver très rapidement votre compte avec Hannibal. Mêlant allègrement bien cet univers sombre et déjà bien connu du grand public avec une vision plus moderne et malsaine de l’horreur, cette série aura rencontrée un véritable succès.

On ne peut pas dire que cette saison suit bien à la lettre les livres, mais elle annonce un excellent début et c’est dès la saison deux que de nouveaux personnages de l’univers d’Hannibal font leur apparition.

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