BEETLEJUICE BEETLEJUICE (2024)

En conclusion, lorsqu'une suite d'un film culte se profile après trente ans, je suis généralement sceptique et pas vraiment pressé de découvrir le résultat. J'ai longtemps hésité avant de décider de ne pas le voir au cinéma, de peur d'être profondément déçu. J'ai donc attendu qu'il passe à la télévision. Finalement, Tim Burton reprend les éléments qui ont fait le succès du premier film et les applique à cette nouvelle aventure. Le résultat est plutôt satisfaisant, même s'il manque d'originalité. C'est un film popcorn agréable, où l'on retrouve avec plaisir le trio Keaton-O’Hara-Ryder. J'ai apprécié l'évolution des personnages, et l'apparition de l'actrice en vogue Jenna Ortega semblait inévitable, tant Beetlejuice s'accorde avec l'univers de cette jeune femme.

Les gags demeurent savoureux, et les péripéties de nos personnages nous font bien rire. Les effets spéciaux et le maquillage sont excellents, respectant fidèlement l'œuvre originale. Même le serpent de sable a été peu modifié, et j'ai beaucoup aimé les looks des différents personnages peuplant le monde de l'au-delà, très vintage, avec la touche indéniable de Tim Burton.

On retrouve également l'emblématique maison, la fameuse maquette qui sert de repaire à Beetlejuice, ainsi que la ville avec le pont où le pauvre couple Maitland a perdu la vie. De nombreuses références aux personnages du premier opus, absents dans cette suite, jalonnent le film. La façon dont Burton représente le père de Lydia est astucieuse, au point qu'on en oublie presque l'absence de l'acteur sur le tournage.

Les nouveaux personnages sont intéressants, notamment Delores, incarnée par Monica Bellucci, et Simon, joué par Arthur Conti. Cependant, je trouve que Tim Burton ne les a pas suffisamment développés. C'est frustrant, d'autant plus que Beetlejuice lui-même semble relégué au second plan et n'apparaît pas autant qu'on l'aurait souhaité. Les quarante premières minutes sont un peu trop bavardes, et le réalisateur prend son temps avant de nous dévoiler l'autre côté. Avec un format aussi court (1h45), cela semble avoir sacrifié des éléments essentiels, ce qui est dommage. Quelle frustration, car les personnages étaient attachants et possédaient un véritable potentiel pour nous offrir plus de séquences jubilatoires que celles que nous avons reçues.

[ATTENTION SPOILER : Même si Delores envoie quand même du lourd : oh le pauvre Bob, snif….FIN DU SPOILER]

La chute est prévisible mais sympathique, restant fidèle à l'esprit du premier opus. De toute façon, Tim Burton ne cherche pas à réinventer l'histoire, mais se contente de la respecter tout en la modernisant et en y ajoutant une touche de nostalgie.

Au final, Beetlejuice Beetlejuice est un bon divertissement, mais compte tenu du potentiel de ses personnages et de son univers, on peut légitimement être frustré par le contenu. Le film aurait sans doute bénéficié d'un format légèrement plus long pour développer davantage les antagonistes qui méritent vraiment d'être mis en avant : Delores, Simon et Beetlejuice en tête de liste. L'intrigue se concentre trop sur les dialogues entre Lydia, sa fille Astrid et la grand-mère Delia. Bien que ces trois personnages soient attachants, on attend trop souvent les interventions de nos joyeux macchabées.

À découvrir tout de même, car nous passons un bon moment : c'est drôle, funky et ça parvient à maintenir l'ambiance du premier film. Un film haut en couleurs, avec une photographie impeccable, une bande-son géniale et des acteurs qui s'amusent et QUI sont formidables.

Je lui attribue tout de même une note de 3/5, car sa mise en scène pâtit un peu des problèmes que j'ai évoqués concernant le manque de consistance des antagonistes.

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