Titre : Candyman
Genre : Horreur / Épouvante
Titre Original : Candyman
Année : 2020
Réalisateur : Nia DaCosta
Acteurs : Yahya Abdul-Mateen II, Teyonah Parris, Nathan Stewart-Jarrett, Colman Domingo, Kyle Kaminsky, Vanessa Williams, Rebecca Spence, Carl Clemons-Hopkins...
Durée : 1h31
Synopsis :
Les habitants de Cabrini Green, une des cités les plus insalubres en plein cœur de Chicago, ont toujours fait circuler une effroyable légende. Celle d’un tueur tout droit sorti de l’enfer, avec un crochet en guise de main, qui pourrait apparemment être convoqué très facilement par qui l’oserait : Il suffit de répéter son nom 5 fois devant un miroir. 10 ans après la destruction de la dernière des tours de Cabrini Green, l’ancienne cité a été complètement nettoyée et reconvertie en résidence réservée à une classe sociale jeune et aisée. C’est là que l’artiste peintre Anthony McCoy et sa petite amie Cartwright, directrice de galerie d’art emménagent dans un appartement luxueux. Alors que la carrière d’Anthony est au point mort, il rencontre par hasard un ancien habitant de la cité d’avant sa rénovation. Celui-ci lui raconte ce qui se cache réellement derrière la légende du Candyman. Désireux de relancer sa carrière, le jeune artiste commence à se servir des détails de cette macabre histoire comme source d’inspiration pour ses tableaux. Sans s’en rendre compte il va rouvrir la porte d’un passé trouble allant jusqu’à mettre en danger son équilibre mental et déclencher une vague de violence qui le mettra face à son destin.
- Un reboot qui se veut plutôt comme une suite et qui finalement se regarde car il respecte certains personnages de l'histoire originale.
- Un bon casting et j'ai été étonné d'y retrouver Vanessa Williams qui incarnait Anne-Marie McCoy dans le film original.
- Quelques bonnes séquences de meurtres.
- Le message politique qui comme dans Get Out est poussé à l'extrême, ça en devient cliché.
- Le caméo à la toute fin de Tony Todd aurait pu être sympa mais le message délivré est maladroit et incite légèrement à la haine... et puis il y'a pas à dire le seul et unique et charismatique Candyman, c'est lui.
- Ils ont oublié la magistrale musique de Bernard Glass. Candyman sans sa magnifique BO, ça enlève une grosse part de l'ambiance.
- Le côté glauque, paranoïaque et mélancolique du film original a totalement disparu ici.
En conclusion, Candyman version 2020 surf sur l'air du temps... Pur produit de la société BlumHouse il est donc très woke comme d'habitude. Personnellement c'est pas ça qui me gène le plus, le problème ici c'est qu'ils ont accaparé Candyman et en ont complètement modifié sa légende pour en faire le vengeur exclusif d'une communauté "opprimée".
Avant Candyman c’était uniquement Daniel Robitaille, un jeune fils d'esclave qui fut torturé et assassiné par un riche homme blanc car il avait une aventure avec sa fille. Si ont prononcé 5 fois son surnom Candyman devant un miroir, il faisait de nous sa victime (peu importe la couleur de peau)...
Dans ce reboot Candyman est en fait l'étiquette de tous les hommes noirs qui ont été victimes de meurtres racistes. Par conséquent d'une légende urbaine torturée, ce Boogeyman cultissime va se transformer en tueur de méchants mais uniquement de peau blanche...
Même constat que dans Get Out, le message politique est donc une nouvelle fois poussé à l'extrême à croire que tout homme blanc est forcément mauvais sauf si il est gay... Ça en
devient cliché et de surcroit vu les tensions actuelles dans le monde, je trouve ça limite dangereux... comment mettre de l'huile sur le feu et attiser la haine de l'autre...
C'est navrant car pour un reboot, ce Candyman se suit quand même bien. On y retrouve l’histoire tragique d'Helen Lyle ainsi que certains personnages secondaires du film de Bernard Rose comme Anne-Marie McCoy, toujours interprétée par Vanessa Williams en personne, ça c'est plutôt cool.
La mise en scène est assez vivace et les séquences de meurtres pas trop mal même si il y a à mon goût un peu trop de hors champs de caméras.
L'autre point qu'a complètement oublié la réalisatrice c'est la musique de Bernard Glass. Mais comment se passer de ce magistral thème qui représente toute la mélancolie et la souffrance qu'a subi notre pauvre véritable Candyman... Ça retire énormément de puissance au mythe. De plus je trouve que cette version est trop soft niveau ambiance. Autant l'orignal est extrêmement glauque, à fleur de peau et paranoïaque, autant celui-ci est trop fadasse. Dommage car l’acteur principal joue bien et j'ai aimé découvrir qui il est réelement (je ne vous spoilerai pas mais j'ai trouvé l'idée sympa).
Le caméo de Tony Toddy est sympa et c'est surtout là où on se dit : ah enfin le vrai et unique Candyman charismatique qu'on aime... Et si en effet il faut dénoncer les violences policières et les injustices raciales, c'est ici effectué de manière un peu grotesque et maladroite. On se rend compte de la différence de niveau entre le chef d’œuvre de Bernard Rose où ça dénonçait le racisme mais de manière subtile et intelligente et ce reboot où s'est poussé à l’extrême et fait de manière idiote.
Au final, ce Candyman version 2020 est un un film qui divise... Divertissant certes et en plus disposant d'un bon casting, on y retrouve même l'excellent Colman Domingo mais c'est trop maladroitement politisé à mon goût.... Je retourne d'urgence voir l'authentique chef d’œuvre Candyman de 1992 réalisé par Bernard Rose.
Note d'Anto
La Bande Annonce :
Images du film: