Titre : Evil Boy
Genre : Horreur / Épouvante
Titre Original : Tvar
Année : 2019
Réalisateur : Olga Gorodetskaya
Acteurs : Sevastian Bugaev, Roza Khayrullina, Elena Lyadova, Mikhail Safronov, Konstantin Topolaga, Evgeniy Tsyganov, Anna Ukolova, Vladimir Vdovichenkov...
Durée : 1h30
Synopsis :Trois ans après le décès de leur fils, Polina et Igor décident d’adopter un enfant. Le choix
de la jeune femme se porte sur un petit garçon sauvage, parlant à peine, auquel elle souhaite venir en aide. Mais l’enfant se relève être une créature diabolique...
Tvar rebaptisé Evil Boy lors de sa sortie en France est le premier long-métrage de la réalisatrice russe Olga Gorodetskaya.
Rare sont les longs-métrages horrifiques russes exportés vers notre pays, j’étais donc intrigué par le contenu de ce film.
Evil Boy c’est l’histoire d’un couple dont l’enfant de 9 ans a du jour au lendemain mystérieusement disparu.
Ils n’arrivent pas à faire leur deuil malgré que tout laisse penser que l’enfant est décédé. Avec le temps, ils se décident enfin à tenter de tourner la page en adoptant un enfant.
Arrivé à l’orphelinat, le choix de la femme se porte sur un enfant qui parait très sauvage. Les sœurs de l’orphelinat refusent car c’est un enfant difficile.
Le couple repart donc mais sur le chemin du retour, ils vont retrouver sur le bas coté de la route, le jeune garçon ! Que fait-il là ?
La jeune femme estime qu’il s’agit d’un signe et décide de l’emmener chez elle malgré le refus catégorique que les sœurs lui avaient émis…
Le temps passe et l’enfant semble s’adapter à son nouvel environnement. Par ailleurs, plus les jours passent et plus le comportement de cet enfant se rapproche étrangement du comportement qu’avait l’enfant défunt du couple. Au point que la jeune mère de famille est persuadé que c’est la réincarnation de son fils disparu… Enfin, c’est ce qu’elle pensait au départ…
Assurément, Evil Boy dispose d’une histoire touchante et l’ambiance tout au long du film alterne entre mélancolie et espoir.
Le film est plaisant à suivre et forcément la relation entre cette femme qui recherche désespérément dans l’enfant adopté à retrouver son fils perdu est assez déchirante en soit. Il n’y a rien de plus difficile que le deuil d’un être cher, plus particulièrement quand sa touche la perte de sa progéniture. L’actrice incarnant cette mère an plein désarroi joue avec subtilité et nous fait bien ressentir cette douloureuse étape.
Dans le deuil, il y a forcément l’espoir de retrouver l’être aimé. Quitte à divaguer et à s’enfermer dans des théories plus farfelues les unes que les autres. La réincarnation ? et bien pourquoi pas. C’est ce que la réalisatrice tente de nous montrer à l’écran et ça fonctionne plutôt bien. Même si, dès le départ, nous savons que cet enfant adopté n’est en aucun cas la réincarnation du fils défunt. Néanmoins dans cet Evil Boy, j’ai vraiment apprécié l’aspect psychologique de cette étape qui est la plus difficile de la vie.
La mise en scène se veut assez sobre et la réalisatrice prend son temps pour nous développer petit à petit son récit. C’est intriguant, nous nous demandons sans cesse qui est véritablement cet enfant. Il est très troublant et plus les séquences s’enchainent, plus on sent le malaise s’installer dans le foyer. Le bonheur éphémère va vite se transformer en cauchemar.
Au départ, nous avons l’impression que le film comporte certaines incohérences mais finalement, ce n’est pas du tout le cas. La réalisatrice va, avec une certaine maitrise, nous faire comprendre pourquoi le gosse se trouvait sur le bas côté de la route et pourquoi il tentait de se métamorphoser de manière à ressembler trait pour trait à l’enfant décédé.
La fin est assez surprenante pour le coup puisque je n’aurais jamais imaginé celle-ci. En effet, tout porte à croire qu’il s’agit encore d’un film avec un enfant démoniaque ou possédé par l’antéchrist. Et bien, il faut croire que la réalisatrice nous a fait un beau pied de nez ! Que nenni chers amateurs de films d’horreur. Vous saurez le fin de mot de l’histoire à la toute fin du métrage.
Ne vous attendez pas à un film d’épouvante rempli de jumpscares et de scène sanglantes car Evil Boy ne joue pas dans ce registre. Il s’agit ici d’un thriller psychologique teinté de fantastique.
Dommage que certains effets de synthèses viennent casser un peu le côté sérieux que proposait dans l’ensemble la réalisatrice. Ils sont assez laids notamment lors de la séquence dans la salle de bain. De surcroit, ce n’était pas vraiment nécessaire.
Toutefois, la photographie qui dans l’ensemble est assez terne, colle assez avec l’ambiance. En effet, le gros atout de ce film c’est ce sentiment constant que le deuil est malheureusement impossible et tout au long de cette histoire, il y a une réelle atmosphère pesante et mélancolique.
En conclusion, Evil Boy est un thriller teinté de fantastique qui possède une atmosphère à la fois dérangeante, énigmatique et franchement mélancolique. C’est le gros atout de ce film et j’ai passé un bon moment devant.
De surcroit, on s’attend à un film d’enfant démoniaque à l’instar d’un Damien de la Malédiction ou de The Calling et bien non… C’est totalement autre chose et je n’en dis pas plus, pour ne pas vous gâcher la surprise. Ne vous attendez pas à un film d’épouvante car Evil Boy n’en n’est pas un. Toutefois, j’ai bien aimé, c’est plutôt original et pour une première réalisation, Olga Gorodetskaya s’en sort vraiment bien.
Note d'Anto
La Bande Annonce :
Images du film :