Titre : Midsommar
Genre : Horreur
Titre Original : Midsommar
Année : 2019
Réalisateur : Ari Aster
Acteurs : Jack Reynor, Florence Pugh, Will Poulter, William Jackson Harper, Vilhelm Blomgren, Ellora Torchia, Archie Madekwe, Liv Mjönes, Anna Åström...
Durée : 2h20
Synopsis :
Dani et Christian sont sur le point de se séparer quand la famille de Dani est touchée par une tragédie. Attristé par le deuil de la jeune femme, Christian ne peut se résoudre à la laisser seule et l’emmène avec lui et ses amis à un festival estival qui n’a lieu qu'une fois tous les 90 ans et se déroule dans un village suédois isolé. Mais ce qui commence comme des vacances insouciantes dans un pays où le soleil ne se couche pas va vite prendre une tournure beaucoup plus sinistre et inquiétante.
Bon... Je ne sais pas par où commencer l'analyse du film qui va être abordé ici, car tout comme je ne savais pas à quoi exactement m'attendre en allant le voir, je suis toujours assez impressionné en ce moment.
Avant de pouvoir porter un avis quelconque sur cette œuvre, j'avais besoin d'au moins 24h pour décanter de ce que j'ai vu. Et je pense que beaucoup de personnes peuvent être concernées. Il me paraît assez difficile à concevoir que l'on sorte de ce film avec les idées claires.
Mesdames et Messieurs, je vous présente la dernière réalisation d'Ari Aster : Midsommar. Après son dernier long métrage Hérédité, ce metteur en scène nous propose ici une sorte de conte de fée horrifique, une synthèse d'oppositions et de contrastes qui sera prête à déstabiliser la plupart de ceux qui iront le voir, et surtout ceux qui sont connaisseurs des films du genre. Car oui, des codes renversés, c'est que nous allons avoir pendant 2h30.
Un scénario qui s'annonce simple : une jeune fille dans une situation de deuil douloureux se retrouve à partir en Suède avec son petit copain (avec qui les relations ne sont pas faciles en ce moment) et trois autres de ses amis. Là-bas se déroule un festival ayant lieu tous les 90 ans, il y vont tous sans réellement savoir de quoi il s'agit.
Dès que la bande quitte les États-Unis, on comprend vite que nous sommes face à un film que l'on se doit de regarder avec un œil attentif, mais aussi qu'il faudra faire preuve d'une grande ouverture d'esprit afin de ne pas tomber dans l'incompréhension la plus totale. Très rapidement un ton faussement sinistre se met en place. Il sera d'ailleurs présent jusqu'à la fin. Je ne vais pas en dire beaucoup, mais la scène du Bad Trip de Dani est juste... Ouah. Courte certes, mais elle annonce bien la couleur et pose une dimension psychologique importante dans l’œuvre, celle-ci visant à jouer sur le malaise et l'angoisse. Cela est d'autant plus réussi car l'on s'identifie vite aux personnages principaux en raison d'un côté tragique et, par la même occasion, pathétique qui s'installera lui aussi jusqu'à la dernière seconde.
Un point reste très marquant dans Midsommar, le jeu des oppositions. En effet, ici nous n'avons pas de décor épouvantable traditionnel, pas de nuit, pas de monstre, pas de fantôme, pas d'escalier qui craque derrière un tonnerre grondant. Seulement un cadre enchanteur rendu par une photographie et des couleurs soignées. Un très bon travail. Il faut avouer qu'on se laisse bercer par ce cadre spatio-temporel éblouissant et hypnotique.
L'horreur n'en sera pas moins délaissée en raison de l'omniprésence du malaise dégagée par les personnages et leurs attitudes incompréhensibles et inattendues. Et c'est à la fois avec plaisir et pitié que le spectateur découvre progressivement le terrible piège dans lequel s'engouffre nos héros.
Néanmoins, ce film à un défaut majeur à se reprocher : sa mise en scène d'une longueur incommensurable. C'est sans doute fait exprès, mais pour le coup ce n'était ni obligatoire, ni nécessaire. Alors certes, les événements choquants le sont d'autant plus une fois qu'ils arrivent après 5 min de silence ou de chants étranges, mais pour le coup ça en devient quand-même agaçant.
La présence d'un folklore scandinave très agréable ainsi que le mystère qui rode tout au long du film sont toutefois un gage de qualité, et ils permettent d'employer des mécanismes différents sans forcément doter Midsommar de jump-scares inutiles ou d'autres clichés vus et revus.
Le côté perturbant dû à ce malaise intervient quasiment à chaque moment, même lorsque que l'on peut se mettre à rire, on est quand-même assez dérangés (accouplement voilà voilà...).
Tous comme le personnage principal, nous vivons à travers ce film un profond sentiment d'incompréhension, de tristesse, de désespoir, d'insécurité et de malaise. Midsommar mérite d'être vu, au moins une fois. Pourquoi ? Parce qu'il renverse complètement les codes du cinéma d'épouvante et, malgré une mise en scène vraiment trop lente, il réussit à accomplir l'une des tâches les plus fondamentale d'une œuvre d'horreur : toucher le spectateur dans le vif.
Avant de pouvoir vraiment appréhender et juger Midsommar, je pense qu'un petit temps de repos de l'esprit est nécessaire. Et même un gros temps pour les plus sensibles... Car oui, il est vraiment perturbant à certains moments. Merci à Aster pour ce conte de fée des plus dérangeants et souhaitons lui autant de créativité pour ses prochaines réalisations !
Note de Romain
La Bande Annonce :
Images du film:
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