SCARY STORIES

Lorsque j'ai vu la bande-annonce du tout récent Scary Stories, j'étais plus que séduit de voir l'arrivée d'un bon film d'épouvante qui avait l'air franchement génial. Réalisé par André Ovredal et avec le célèbre Guillermo Del Toro à l'écriture (et dont la réputation de conteur n'est plus à faire), ce film tend à nous plonger dans l'univers horrifique des histoires d'horreur tel que nous pouvions le vivre et le ressentir avec des yeux d'enfants, ou du moins de très jeunes personnes.

Au vu du contenu et des réactions provoquées par Scary Stories, je dois avouer que j'ai mis du temps à vraiment porter un jugement sur ce dernier, et qu'importe soit-il, il semble différer de beaucoup d'autres avis que l'on entend parmi les médias et les spectateurs.

Dès les premiers instants, j'ai observé une nette différence entre ce à quoi je m'attendais et ce que l'on me proposait à l'écran. Le film semble débuter sur des clichés lassants de teen movie tout en amenant l'élément déclencheur avec une facilité scénaristique flagrante.

D'ailleurs, c'est quasiment en même temps que l'on constate une mise en scène vraiment bancale, si c'est pour pas la définir comme mauvaise. Les plans se succèdent avec la même incohérence pendant que le jeu des acteurs pique assez douloureusement les yeux et les oreilles. Il faut dire que tout cela s'enchaîne très vite et fait retomber la pression et l'angoisse aussi vite qu'elles étaient montées au visionnage de la bande-annonce qui s'avère être une jolie supercherie.

Je ne connais pas l’œuvre originale dont ce film est l'adaptation. Mais on sent beaucoup fragilités au niveau du développement de l'intrigue qui se trouve être vraiment mal racontée. Pour un film censé parler d'histoire ou de conte, c'est quand-même dommage que son propre scénario soit aussi fade et faible en idées.

On sent facilement que Scary Stories a beaucoup de mal à trouver son identité propre tant il vacille entre le film d'horreur cliché pour ados et l'épouvante. À ce sujet, la peur n'est pas du tout au rendez-vous. Si l'on fait abstraction des quelques jump-scares fort prévisibles et du design des monstres plutôt réussi, ça reste quand-même plat. Et le réel sentiment de peur et d'angoisse que l'on vient chercher ici est quasi inexistant. Tout manque cruellement de subtilité.

La place des personnages est elle aussi difficile à cerner. On ne sait pas vraiment pourquoi certains sont là, et même les principaux ont du mal à gagner l'attachement du spectateur. Heureusement que la musique vient un peu relever le niveau et permet de donner malgré tout à ce film un bon point. Cela reste dommage car une bonne bande son se marie encore mieux avec de bons enjeux montrés à l'écran. Et là, ce n'est malheureusement pas le cas.

Beaucoup de personnes ont comparé Scary Stories à l'ambiance de la série de livres Chair de poule. Alors, oui, les éléments scénaristiques savent d'où tenir leur héritage depuis l'apparition du Stephen King de la jeunesse R.L Stine. Mais au moins ce dernier savait quand-même faire peur. Et créer de véritables ambiances froides et terrifiantes. Avec ce film, il n'en est rien. Même pas à la scène de la chambre rouge qui aurait pu être beaucoup mieux travaillée.

Je dis souvent malgré de nombreuses critiques négatives que le film dont je parle n'est pas forcément mauvais. Et bien là pour le coup, c'est ce que je me suis dit pendant toute la durée de la séance. C'est mauvais, il n'y a pas d'autre mot. Mais chacun ayant une réceptivité différente à l'art, ce film a néanmoins décroché pas mal de bons avis et mérite au moins un visionnage pour pouvoir se faire le sien.

La Bande Annonce :

Images du film: