Titre : La Nonne
Genre : Épouvante / Horreur
Titre Original : The Nun
Année : 2018
Réalisateur : Corin Hardy
Acteurs : Taissa Farmiga, Bonnie Aarons, Charlotte Hope, Demián Bichir, Lili Bordán, Jonny Coyne, Sandra Teles, August Maturo...
Durée : 1h36
Synopsis :
Quand on apprend le suicide d'une jeune nonne dans une abbaye roumaine, la stupéfaction est totale dans l'Église catholique. Le Vatican missionne aussitôt un prêtre au passé trouble et une novice pour mener l'enquête. Risquant leur vie, les deux ecclésiastiques doivent affronter une force maléfique – la nonne démoniaque de Conjuring – qui bouscule leur foi et menace de détruire leur âme. Bientôt, l'abbaye est en proie à une lutte sans merci entre les vivants et les damnés…
Oui, on aborde beaucoup les films du Conjuring Universe en ce moment. En même temps, cette saga est tout simplement extraordinaire, alors autant parler de chaque œuvre qui la compose non ? Aujourd'hui au programme, il est question de La Nonne, le cinquième film de cette saga mais aussi le premier sur la chronologie de l'univers (sans compter les faits qui se déroulent au début d'Annabelle 2 : La Création du Mal). Il est réalisé par Corin Hardy, qui est encore peu connu du grand public à ce jour.
Depuis The Conjuring 2 : Le Cas Enfield, j'étais impatient de revoir le personnage de Valak qui avait annoncé son grand retour dans nos écrans. Il faut dire ce qui est, mais ses apparitions étaient troublantes et furent présentées avec une mise en scène de haute qualité. Je suis donc allé voir notre film du jour avec de bonnes attentes, et sans forcément muni d'appréhensions quelconques.
Le film débute sur le schéma classique propre à l'univers. Une première scène qui fait peur avant d'ouvrir le bal. Les bases du scénario se posent assez rapidement pour laisser place à une photographie plutôt bonne. Même très bonne. L'ambiance glauque et inquiétante d'une abbaye isolée au fin fond de la Roumanie est très bien exploitée, et cela change de la petite maison familiale recluse dans la campagne. En effet, l'esthétique apparaît comme un point très fort, qui nous prépare avant d'entrer dans le vif du sujet.
L'intrigue apparaît sous la forme d'une sorte d'enquête menée par l'église, et représentée par un prêtre expérimenté accompagné d'une jeune bonne sœur encore novice. Mais très vite, le film gagne en lenteur. Et, ce qui malheureusement était à prévoir au vu de la pauvreté du scénario, l'ennui s'installe au fur et à mesure et se traduit notamment par des effets d'épouvante vraiment trop prévisibles. Pour certains, ils sont plutôt bien travaillés, mais il s'agit là du cinquième film du Conjuring Universe. Par conséquent, le travail sur l'écriture paraît bâclé et le film s'oriente petit-à-petit vers une succession de plans et d'images qui sentent bien le réchauffé.
Les thématiques exploitées dans les précédents opus avaient quand-même plus de gueule que dans La Nonne. La confrontation entre bien et mal y est trop pauvre, sans que l'on puisse réellement se pencher sur le pourquoi du comment de l'histoire et de la mise en scène. De plus en plus, ça sent le spin-off calibré pour le tiroir-caisse.
Bon, le jeu des lumières et du décor aurait pu être bien pire que ça. L'ambiance de la vieille abbaye est malgré tout respectée à travers les planchers qui craquent, les portes lourdes qui se referment, et le silence récurent à l'intérieur d'un espace hélas mal exploité. Car oui, le modèle du grand monastère perdu est encore une fois victime d'une mise en scène vraiment trop survolée.
Les jumpscares se font trop prévisibles et le dénouement souffre également d'un profond manque de travail. L'ambiance lugubre, qui était jusque-là un grand atout, devient trop présente et rajoute alors du poids au film.
Il n'y a pas grand-chose d'intéressant à souligner en plus, si ce n'est le plaisir de voir à la fin un élément qui relie enfin, de façon concrète, le film à l'univers Conjuring. Je n'en dis pas plus mais cela permet d'en apprendre davantage sur un événement survenu dans un autre opus. Rien de magistral mais ça fait juste plaisir.
Au final, on ressort de La Nonne en se disant juste « Ah ben oui ok, il s'est passé ça avant. C'est cool. ». La figure de Valak semble alors avoir été développée uniquement dans un but commercial, ce qui fait perdre à l’œuvre un grand potentiel.
Il faut quand-même préciser que ce film obtient beaucoup d'avis mitigés, avec des critiques élogieuses qui se croisent avec d'autres critiques incendiaires. Voilà pourquoi il n'est pas à bannir malgré tout, et qu'il est bien entendu nécessaire d'aller le voir et de pouvoir se faire son propre avis, qui sera peut-être meilleur que le mien, vu que je lui donne même pas la moyenne en ce qui me concerne.
Note de Romain
La Bande Annonce :
Images du film: