LE RETOUR DE CHUCKY

S'il y a bien une icône du cinéma d'horreur que j'aime par-dessus tout, c'est bel et bien Chucky. Cette célèbre poupée surnaturellement possédée par l'esprit du tueur en série Charles Lee Ray. Une référence cultissime dans les films du genre. Ce personnage est une incarnation parfaite du mauvais génie. Petit rappel, en cinéma d'épouvante, le mauvais génie est un l'archétype d'une figure démoniaque semant le trouble et la terreur. Il est facilement reconnaissable à son sens de l'humour sadique et à sa cruauté sans limite, prêt à savourer le moment où ses victimes seront en train d'agoniser lentement avant la mort. D'ailleurs, une des principales caractéristiques du mauvais génie est de se faufiler dans le corps/l'esprit de quelqu'un d'autre. Sans doute plus facile pour tromper perfidement ses adversaires.

La saga de l'univers Chucky peut-être découpée en trois univers. Les trois premiers volets racontent la poursuite de Chucky contre le petit Andy Barclay dans le but de transférer son âme dans son corps. Le 4 et le 5 reste dans un style s'apparentant plus à la comédie d'horreur bien que La fiancée de Chucky soit pour moi un très bon volet. Le 5 on va éviter d'en parler, ça me semble judicieux. Et enfin, le créateur du personnage et de la saga, Don Mancini, a fait son retour avec un 6ème opus très réussi, laissant une place pour un septième volet finalement paru directement en vidéo en 2017 : Le retour de Chucky.

Sans vous dévoiler tous les morceaux de l'intrigue ayant précédé ce volet, tout le film sera dans un univers très sobre et dépouillé, dans un ton plutôt lumineux, celui d'un hôpital psychiatrique. Chucky revient donc afin de retrouver Nica pour se venger et pouvoir semer davantage la terreur au sein des lieux.

Après un début nous offrant des plans plutôt bien faits et une bonne musique angoissante que l'on connaît depuis le sixième opus, nous voyons débouler toute une petite foule de personnages plutôt particuliers, assez agaçants dans l'ensemble, mais différents de ce que l'on avait l'habitude de voir dans l'univers de Chucky. L'ambiance d'un Vol au-dessus d'un nid de coucou n'est clairement pas au rendez-vous, et le teint éclatant des images finit par être lassant.

Pour ce qui est du personnage de Chucky, il garde en lui cette même personnalité sournoise et sans pitié, avec son humour noir typique et une inventivité plutôt bien développée. Ce qui coince surtout, ce sont les éléments scénaristiques qui surviennent petit à petit et qui nous laissent de plus en plus dans l'incompréhension. Nous voyons également revenir Tiffany, ce qui fait toujours plaisir, mais sans trop d'intérêt ou d'explication par rapport aux événements qui se sont déroulés dans les précédents volets.

Fiona Dourif incarne bien son rôle de victime persécutée et isolée dans un monde où personne ne veut croire à l'existence d'une poupée meurtrière possédée. Malgré tout, le film reste dans un rythme assez posé, enchaînant scènes calmes et scènes de meurtre élaborées, peut-être parfois un peu trop gores sans aller non plus dans une immense effusion de sang à la Splatter movie.

Ce qui peut être surtout décevant, c'est que le film va trop loin. Le scénario part un peu en sucette lorsqu'une nouvelle capacité vaudoue de Chucky fait son apparition. Pas de spoiler au cas où, mais on va dire que celle-ci enlève au personnage une certaine part de crédibilité, et qu'il n'apparaît plus comme un tueur unique du style des slashers qui ont pour coutume de tuer seul. Il ne s'agirait même plus de meurtres en série mais plutôt de tuerie. La frontière est pourtant grande et la différence est notable.

Ce qui est tout de même sympa, c'est de revoir le personnage d'Andy Barclay faire son retour dans la saga, même s'il n'apparaît pas si souvent à l'écran, afin de pouvoir à nouveau combattre son pire ennemi. En mélangeant un peu tout le monde, ce film a au moins le mérite de rassembler les trois univers qui composait alors la saga.

Si vous voulez mon avis, Le retour de Chucky aurait pu être largement mieux sans ses images un peu trop agressives et ses petits soucis de scénario. Néanmoins, il se termine sur une perspective d'avenir, laissant forcément place à une suite qui n'a pas encore été annoncée. Pourvu que la saga ne se termine pas comme ça, ça serait frustrant de rester avec autant de questions suscitées tout au long du film.

Il paraît qu'un remake du premier volet Jeu d'enfant prépare son entrée dans les salles. A vrai dire, et aux vues de la bande-annonce, je suis peu confiant. Mais pour ce qui est de son septième opus, il reste sommes toutes moyen, et quelque peu décevant. La saga mériterait à présent une belle conclusion. Plus simple et plus accrocheuse.

Je lui donne tout juste 2,5/5, car il n'est ni mauvais ni bon. Juste moyen.

La Bande Annonce :

Images du film :