On a craint le pire à l’annonce du reboot de la série Devil May Cry par Ninja Theory durant le TGS 2010.
Il faut dire que le relooking de Dante façon androgyne juvénile n’avait rien de rassurant, et ce malgré des vidéos de gameplay présentant une action dans la droite lignée de ce que la série nous avait proposé jusqu’ici.
A l’heure du verdict nous sommes heureux d’annoncer aux fans que le DmC nouvelle formule n’a rien perdu de son charme, et qu’il s’agit sans conteste de l’un des meilleurs beat-em-all de sa génération.
Reboot oblige, le nouveau Dante n’a plus grand-chose à voir avec son illustre prédécesseur : outre son look totalement revu (nous y reviendrons), le bonhomme semble au début de l’aventure plus intéressé par les boîtes de nuit desquelles il ramène de sympathiques jeune filles que par les démons qui une fois de plus envahissent la planète. Ceci étant lorsqu’un colosse en colère s’en prend à sa caravane après une soirée bien arrosée, notre héros retrouve ses esprits et redevient un chasseur de démons efficace et stylé !
Mais avant toute chose, il convient de préciser que les monstres qui attendent Dante ne déambulent pas négligemment dans le monde réel : ils appartiennent à une réalité alternative appelée les limbes, dans laquelle notre héros est happé dès qu’une force maléfique décide de s’en prendre à lui. Surpris lors de son premier passage dans ce monde étrange, il ne doit son salut qu’à l’aide de Kat, une jeune médium qui peut communiquer avec les êtres évoluant dans les limbes. Après avoir aidé Dante à se débarrasser de ses assaillants, elle l’introduit auprès de l’Ordre, une organisation bien décidée à chasser les démons avec en ligne de mire leur chef : Mundus. Ce dernier est d’ailleurs à l’origine de l’attaque menée contre Dante, ce qui incite naturellement notre chasseur à prêter main forte à l’Ordre dans sa croisade. Mais inutile de s’étendre plus longuement sur le scénario du jeu : contentons-nous d’indiquer qu’il réserve son lot de surprises, s’appuyant sur des cinématiques de qualité et des dialogues de bonne facture, non dénués d’humour.
L’aventure en elle-même ne surprendra pas les fans de la série par sa structure : vous devrez en effet enchaîner 20 missions elles-mêmes découpées en plusieurs sections, votre progression restant aussi linéaire que par le passé. Pour faire simple : on avance, on est bloqué par un mur démoniaque, on élimine tous les ennemis, et on continue jusqu’à la prochaine barrière… Un mécanisme que d’aucuns qualifieront d’archaïque, et qui pourrait sans doute effectivement poser problème si les combats en question n’étaient aussi jouissifs !
Car à l’instar de ses prédécesseurs, le nouveau DmC nous place aux commandes d’un Dante d’une efficacité redoutable et équipé de tout ce qu’il faut pour se mesurer aux hordes de démons qui l’attendent. Outre son épée Rebellion, notre héros peut en effet compter sur ses pistolets Ebony et Ivory, sa faux Osiris, ses gants Eryx, ainsi que sur trois autres armes que nous vous laissons le soin de découvrir. Des outils de destruction massive savamment distillés tout au long de l’aventure, et qui pourront être utilisés successivement au cours d’un même combo pour maximiser les dégâts infligés à l’adversaire. Vos coups serviront par la même occasion à remplir votre jauge démoniaque, ce qui vous permettra par la suite de déclencher le Devil Trigger (un mode rage) lorsque le besoin s’en fera sentir.
Histoire de pimenter encore un peu les choses, sachez que les gants Eryx et la faux Osiris disposent de capacités supplémentaires : les premiers vous permettront d’attirer vers vous vos ennemis ainsi que certains éléments du décor, tandis que la seconde sert à fondre sur sa cible ou bien à s’accrocher en divers points de l’environnement. Des manœuvres pratiques pour atteindre les ennemis volants ou distants, mais aussi pour traverser sans encombre quelques passages du jeu très nettement orientés plateforme : lorsque vous plongerez dans les limbes et que l’entrepôt de la réalité se transformera en labyrinthe de débris, vous devrez apprendre à alterner rapidement entre Eryx et Osiris pour ne pas tomber dans le vide !
Mais revenons-en aux démons qui nous attendent, avec en premier lieu de la bleusaille éliminée en quelques coups et qui ne se montre dangereuse que par le nombre. Prédominants durant le premier chapitre, ces amuse-bouche reçoivent vite un sérieux renfort avec des créatures volantes jetant des bombes, de grands gaillards équipés d’une tronçonneuse, de gros costauds chargeant tel un taureau ou encore des ersatz de loups géants. Ajoutez à cela des ennemis qui ne sont sensibles qu’aux armes démoniaques ou aux armes angéliques, souvent envoyés par paire histoire de corser le combat, et vous avez une petite idée du travail qui vous attend. Évidemment le summum réside dans les affrontements impliquant une dizaine d’ennemis de différents genres, l’occasion pour Dante de varier les plaisirs et de faire grimper son score.
Car comme les précédents opus, ce nouveau DmC met l’accent sur votre style durant les combats : selon vos performances vous obtiendrez un score allant de D à SSS à la fin de chaque chapitre, ainsi que le nombre d’orbes blancs correspondant. Des orbes qui vous permettront d’améliorer les capacités de base de Dante ainsi que ses armes, débloquant au passage de nouveaux coups. Précisons que les orbes rouges servant à acheter des objets liés à la jauge de vie et à la jauge démoniaque sont aussi de la partie, tout comme les orbes verts nécessaires pour se refaire une petite santé. Quant aux orbes dorés, ils seront votre unique moyen de poursuivre l’aventure sans recommencer tout le chapitre en cas de mort inopinée.
Et des morts, vous en connaîtrez sans doute quelques-unes lors de vos rencontres avec les différents boss du jeu : dans la plus pure tradition de la série, ils se montrent tous plutôt impressionnants et demandent d’agir vite et avec précision. Curieusement, seul l’affrontement contre Mundus lui-même s’est montré quelque peu décevant, sans toutefois réellement plomber la fin du jeu.
Montre en main et dans le mode de difficulté par défaut, il nous aura fallu dix petites heures pour atteindre le générique de fin de l’aventure : une durée de vie classique pour le genre, mais déjà critiquée un peu partout sur la toile. A tort selon nous puisque, comme les autres Devil May Cry, celui-ci vous permet de débloquer peu à peu de nouveaux niveaux de difficulté : monstres plus nombreux, plus résistants et plus puissants sont alors au rendez-vous et offrent un réel challenge pour les amateurs. Mieux, le niveau Enfer ou Paradis rend tous les protagonistes (Dante comme ses ennemis) tuables en un seul coup, tandis qu’avec Enfer ou Enfer seul notre héros est envoyé ad patres à la première touchette ! Sachant que même les boss se voient dotés de nouveaux coups en haussant la difficulté, on se dit qu’il faudra s’accrocher durant de longues heures pour décrocher le précieux trophée de platine.
En outre, sachez que différents objets à collectionner sont disséminés dans les niveaux : des âmes perdues mais aussi des clés de bronze/argent/or qui vous permettront d’ouvrir les portes correspondantes. Celles-ci vous permettront de prendre part à différents défis en temps limité, et d'obtenir des récompenses précieuses pour les niveaux de difficulté supérieurs !
On l’a déjà évoqué, la patte graphique du nouveau DmC tranche nettement avec celle de ses illustres aînés : le style gothique bien que toujours présent en certains lieux n’est plus prédominant, et vous traverserez ainsi des décors aussi variés que la jetée de Santa Monica, une usine de fabrication de boissons ou encore une boîte de nuit. Des environnements dont la version réelle est déjà superbe, mais qui prennent une toute autre dimension dans les limbes où les bâtiments et les objets sont désorganisés en un clin d’œil.
Relooké lui aussi, Dante ne met finalement pas bien longtemps à convaincre le joueur : ses attitudes provocantes, ses répliques cinglantes et ses coups stylés devraient vite mettre tout le monde d’accord, d’autant que l’on est rapidement pris dans l’action lorsque les ennemis surgissent de toute part. Ces derniers bénéficient eux aussi d’une modélisation et d’une animation de qualité, l’ensemble jouissant d’une fluidité rarement prise en défaut.
A vrai dire le seul petit souci technique de DmC concerne ses temps de chargement entre deux missions, un peu longs à notre goût, et ce malgré une installation obligatoire des données qui prendra 2.5Go supplémentaire sur le disque dur de votre console.
Terminons avec un mot sur la bande son du jeu, toujours à base de morceaux rock/métal tonitruants durant les combats, mais qui laissent de temps en temps place à quelques partitions plus calmes notamment durant certaines phases de plateformes. Les effets sonore savent de leur côté bien rendre compte de la violence des combats, tandis que les dialogues en français ont le ton juste en soulignant parfaitement le caractère des différents protagonistes.
« Très complet, beau à en pleurer, ce DmC est sans conteste l’un des meilleurs de la série ! »
Note de Noobinateur
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