SCREAM QUEENS

Casting :

“Denise Hempville va s’assurer que tout le monde à Kappa soit sain et sauf jusqu’à ce que le tueur soit traduit en justice. Vous allez devoir suivre le programme en trois étapes de Secure Enforcement Solution :

            Étape 1 : Si vous êtes en danger, criez “Denise Hempville” très fort et j’arriverais sur les lieux en courant. Si vous criez et que je n’arrive pas en courant, ça veut dire que je ne suis pas sur les lieux. Donc procédez à l’étape 2...

            Étape 2 : Appelez le 1-866-KLJ-0199. Je serai averti immédiatement et j’arriverai en courant. Si vous n’arrivez pas à appeler le numéro, à cause du temps d’attente, alors vous allez devoir procéder à l’étape 3...

              Étape 3 : Barre-toi de là ! Enfuis-toi très vite ! Cours, va-t-en de là, hurle !”

Après le succès de Glee et de plus récemment, American Horror Story, Ryan Murphy et Brad Falchuck ont décidé de créer une nouvelle série, liant les deux autres. Scream Queens fut donc crée courant 2015, à cheval entre comédie et horreur. Une idée audacieuse au premier abord, surtout quand on sait que Jamie Lee Curtis, Emma Roberts, Arianna Grande et Keke Palmer seront dans le casting. Scream Queens comporte 13 épisodes, dans un cadre de sororité universitaire victime d’un tueur en série déguisé en diable rouge. Ce projet fut-il trop audacieux, innovant, mauvais, ou digne des esprits dérangés de Murphy et Falchuck ?

Scream Queens raconte les mésaventures de la sororité de l’université Wallace, Kappa Kappa Tau (essayez de le dire à toute vitesse !). Dirigée par la tyrannique Chanel Oberlin et son armée de “minions” (Chanel n°2, n°3 et n°5), il y règne une atmosphère de jeune pimbêche shootée à l’alcool, aux grandes marques, aux réseaux sociaux et à la superficialité totale. Elles sont à la fois contraint d’intégrer de nouvelles venues au caractère bien différent des Kappa,  et de faire face à un tueur qui se met à décimer tout le monde. Ces meurtres seraient liés à une affaire vieille de vingt ans où une Kappa perdit la vie durant un accouchement dans une baignoire. Les autres filles préféraient danser sur le tube Waterfalls plutôt que de l’aider.

C’est un scénario, certes un peu simpliste, mais qui peut tout de même avoir des rebondissements. Je suis entrée dans l’univers sans aucun a priori, ni aucune attente. Le premier épisode met en place le cadre de cette sororité, quelque peu réaliste de notre génération : superficielle, nombriliste, accro à internet, avec un Iphone scotché à la main et qui préfère tweeter son meurtre plutôt que de fuir le tueur (une des meilleures scènes de la série !).

On découvre les autres personnages, tous aussi loufoques les uns que les autres. D’un côté, on a les membres “girly-bitch” avec la troupe des chanels et de l’autre, les “losers”. Des personnages tous aussi excentriques les uns que les autres : Deaf Taylor Swift (Taylor Swift sourde), Predatory Lez (prédateur lesbienne), Neckrace (minerve) et la blogueuse de bougie Jennifer. Puis on a la doyenne de l’université, la grande scream queen Jamie Lee Curtis (nominée aux Golden Globes pour ce rôle). Et on peut aussi noter le personnage de l’inspecteur de police Denise Hempville, totalement barrée qui amène toujours sa bêtise dans les situations improbables.

En bref, avec une palette de personnages haut en couleur, les péripéties ne peuvent être qu’encore plus loufoques et les situations encore plus hilarantes. Scream Queens est en effet une suite de gags et de dialogues magiques mis en avant par une mise en scène très précise et très bien faite, digne du créateur d’American Horror Story.Tout cela sur un fond de slasher des années 80. Le tueur Red Devil remplit parfaitement bien son contrat, assumant son côté déjanté, son sadisme et son humour noir, empilant les cadavres à chaque épisode et avec une multitude d’armes à sa portée (tronçonneuse, tondeuse à gazon, hache, arbalète, couteau, bombe, etc...).

Scream Queens assume également sa réinterprétation des films d’horreur bien connu de tous. On peut notamment noter une scène à la fois mythique et mémorable de la série : Jamie Lee Curtis reprenant le rôle de sa mère Janet Leigh en passant à son tour sous la douche, tandis que le Red Devil entre dans la salle de bain pour la tuer. (SPOIL) Heureusement, la doyenne a appris les arts martiaux et elle vient à bout de l’assaillant très vite. Ou encore la course-poursuite dans un labyrinthe enneigé. Les personnages osent aussi aborder les légendes urbaines dans plusieurs épisodes où, pour se détendre, les Kappa se racontent ces légendes, certaines seront d’ailleurs utilisées par le tueur.

En plus de cela, Murphy fait intervenir tout au long de la série, des icônes de la culture populaire, des années 80 à nos jours. Tout d’abord dans la musique, avec une bande-son à cheval entre disco et musique pop, et la présence d’Ariana Grande en Chanel n°2 et le personnage amusant de Deaf Taylor Swift compense. Entre TLC, Kim Wilde et Nu Shooz, la musique pop reste un fondement de la série. Ajoutez à cela un nombre incalculable de référence dans le cinéma, les peoples et l’univers geek, vous trouverez forcément votre compte en vannes bien cinglantes.

Bien entendu, pour faire une série d’horreur, il faut une bonne dose de sang et une ingéniosité dans les meurtres pour ne pas que le spectateur se lasse au bout du second épisode. On peut aussi trouver son compte, car le tueur a une bonne dizaine d’armes avec lui et toujours des victimes à sa portée. Quand ce ne sont pas les membres de Kappa Kappa Tau, ce sont les membres des Dickie Dollar School, la fraternité dirigée par l’égocentrique Chad Radwell, ou encore d’autres élèves innocents de l’université. Personne n’est à l’abri du tueur, ce qui laisse au spectateur le soin de faire les paris sur les prochaines victimes du Red Devil.

Pour finir, je peux vous avertir que, malgré un manque de suspense dans certains épisodes, l’identité du tueur (ou plutôt, des tueurs) reste bien cachée et le dénouement final est vraiment inattendu. Malgré un manque d’audience sur les derniers épisodes, la série est renouvelée pour une seconde saison, qui va reprendre les survivants de la première saison et les intégrer dans un camp de vacances ! À voir à la rentrée 2016.

En conclusion, la première saison de Scream Queens a su mêler horreur et comédie dans une cadre très moderne, très pop-culture, représentatif de notre génération. Cette génération Y totalement superficielle, accro aux réseaux sociaux, antipathique, imbue d’elle-même et qui pense plus à la célébrité qu’à sa propre sécurité. Avec un bon tueur, un casting de premier choix et une humour noir décapant, cette série vous transporte le temps de 13 épisodes dans un cadre assez dur à adhérer au final, mais qui devient rapidement amusant, presque cartoonesque. Amateurs de pop culture, d’horreur, d’humour, de cri et d’effroi, je vous appelle à regarder cette série. Une dose de légèreté qui sait se différencier des autres séries d’aujourd’hui !

La Bande Annonce :

Images du film :