HANNIBAL - SAISON 2

Après une première saison qui amorçait un bon départ dans la rencontre d’Hannibal Lecter et Will Graham, la seconde s’enclenche directement avec un début de saison particulièrement violent, dont la suite sera en fait la toute fin de cette saison. En effet, Après un petit combat entre Jack Crawford et Hannibal, nous retournons 12 semaines en arrière pour voir un peu ce qu’il s’est passé, suite à l’arrestation de Will.

Il est souvent difficile de faire une saison plus fascinante que la précédente, quand cette dernière nous a déjà donné notre compte en frisson et horreur. Et pourtant...

On avait quitté la saison 1 sur un final excellent, dans lequel Will Graham prenait la place tant connu d’Hannibal Lecter, à savoir dans une prison de haute sécurité dirigée par le tyrannique Frederick Chilton (personnage des livres et des films), camisole de force et masque de hockey sur le visage. C’est une idée intéressante d’inverser un peu les rôles. C’est Hannibal le cannibale qui interroge l’inspecteur Graham.

L’histoire ne suit pas vraiment les livres (seuls certains passages), mais c’est à partir de la deuxième partie de la saison, que l’on retrouve des personnages connu de l’univers du Thomas Harris. Par exemple, la venue du personnage de Mason Verger (interprété dans le film Hannibal par Gary Oldman) et de sa sœur Margot (inexistante dans les films, mais personnage secondaire dans le livre Hannibal). On va pouvoir savoir comment Mason Verger en ai arrivé à être défiguré par de l’automutilation pour nourrir des chiens.

On peut aussi noter la mise en scène de la mort de la journaliste Freddie Lounds qui fait référence au livre et film Dragon Rouge (la chaise roulante enflammée).

Après des meurtres à la fois malsains, dérangeants et terriblement bien mis en scène dans la première saison, on pensait avoir tout vu dans l’horreur et l’originalité. Eh bien encore une fois, et dès le premier épisode, une nouvelle mise en scène (voir image ci-dessous) rajoute encore plus de démence et de folie à la série.

Entres un cadavre trouvé dans le ventre d’une jument, des morts transformés en ruche ou en tronc d’arbre et des hommes transformés en animaux sauvages et présentés dans un musée d’histoire naturel, notre cher et tendre (façon de parler !) Hannibal Lecter va au bout des choses et mérite bien l’appellation du meilleur tueur de tous les temps.

On ne se lasse jamais de ces enquêtes et, même si la série ne respecte pas toujours les livres, elle nous fascine toujours autant, et a su se détacher des films pour donner une image à la fois fraîche et moderne de la saga.

On peut aussi accorder à cette saison un grand travail de l’esthétisme de l’image et du son. À commencer par les plans qui se font de plus en plus soignés,  avec des plans fixes pour nous laisser observer attentivement des meurtres hautement gores et sadiques, ou encore des décors plus soignés, avec une image assez pâle, nous laissant dans une ambiance glaciale.

On peut aussi saluer les scénaristes pour leur ingéniosité au niveau des personnages fantasmagoriques de Will Graham, avec des entités toutes aussi sombres qu’effrayantes. Le renne est toujours présent, et va s’ajouter à cela une vision du psychiatre, sous la forme d’un homme au teint de charbon, avec des cornes de renne.

La bande son est bien plus effrayante et angoissante que la saison 1. Dans la majeure partie, ce sont des percussions au tintement assez aigu, donnant un rythme saccadé à l’action, et rendant l’ambiance plus dérangeante et obscure. Des musiques qui s’accordent parfaitement avec les plans fixes.

On peut finir sur un petit mot concernant les acteurs et leur développement. Alors que Mads Mikkelsen est au sommet de sa forme, avec son charisme et son sourire malsain, il s’accorde très bien dans sa liaison ambigüe avec Will Graham. D’ailleurs, Hugh Dancy est aussi tombé dans le mal et son interprétation en plus méchant est vraiment bien. Une reconversion réussie avec brio.

Une chose que je ne supporte jamais dans les séries et les films, les liaisons amoureuses. Je les trouve parfois inutiles, parfois trop « gnangnan », ou sans queue ni tête. Pourtant, le triangle amoureux qui s’installe entre Will, Hannibal et Alana Bloom est ni inutile, ni lourd à l’intrigue. Une bonne chose.

En conclusion, cette seconde saison vaut le double de la première. Avec des acteurs toujours aussi géniaux et un grand développement dans la réalisation, la série prend une tournure plus dramatique et dérangeante, de quoi satisfaire les fans de la saga Hannibal. En d’autres termes, Hannibal est une série à voir et à revoir. Une chose à dire : vu la fin de cette saison, vivement la prochaine. Celle-ci semble d’ailleurs amorcer le premier tome de la saga, Dragon Rouge.

Spoil saison 3 : La première saison avait des épisodes ayant pour intitulés des noms de plats français, la seconde annonçait des plats japonais, et selon les premiers spoils, la troisième saison va mettre en scène des plats italiens. De nouveaux personnages de l’univers de Thomas Harris vont faire leur entrée : le majordome de Mason Verger, Cordell, le commandant Pazzi (tous deux du livre et film Hannibal), Dame Murazaki (tante d’Hannibal d’origine japonaise, présente dans le livre et film Hannibal : Les origines du mal) et Francis Dolarhyde (personnage du livre et film Dragon Rouge).

La Bande Annonce :

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