Titre : Annabelle
Genre : Épouvante
Titre Original : Annabelle
Année : 2014
Réalisateur : John R. Leonetti
Acteurs : Annabelle Wallis, Ward Norton, Alfre Woodard, Eric Ladin, Tony Amendola, Brian Howe...
Synopsis :
John Form est certain d'avoir déniché le cadeau de ses rêves pour sa femme Mia, qui attend un enfant. Il s'agit d'une poupée ancienne, très rare, habillée dans une robe de mariée d'un blanc immaculé. Mais Mia, d'abord ravie par son cadeau, va vite déchanter. Une nuit, les membres d'une secte satanique s'introduisent dans leur maison et agressent sauvagement le couple, paniqué. Et ils ne se contentent pas de faire couler le sang et de semer la terreur ; ils donnent vie à une créature monstrueuse, pire encore que leurs sinistres méfaits, permettant aux âmes damnées de revenir sur Terre : Annabelle…
Voici le film qui a fait tant de polémiques depuis son arrivée ! Certains l'aime bien, certains le trouve carrément nullissime, et même d'autres se contentent de le définir comme un des plus gros plantages du cinéma d'horreur au cours de ces dix dernières années.
Voilà pourquoi ce film est donc intéressant à analyser, d'une part car il comporte des éléments qu'il faut soulever, et d'autre part car il est temps de comprendre pourquoi le public lui a fait un accueil aussi mitigé.
Ce film est signé John R. Leonetti, qui a également réalisé l'Effet Papillon 2 (2006) et Mortal Kombat : Destruction finale (1997). Ce fut aussi lui le directeur de la photographie pour Chucky 3 (1991). Annabelle semble aux premiers abords suivre les traces du Chef d'oeuvre The Conjuring (2013) en apparaissant comme une préquelle à ce film. Déjà, nous nous plongeons dans un domaine de haut-niveau dans le cinéma d'horreur en associant les deux films. Mauvaise impression.
Commençons par le début : ce film vaut le détour. Il commence avec la même introduction que celle de Conjuring, et nous ramène par la suite un an avant les événements. A première vue, le film semble bien débuter mais c'est après un petit quart d'heure qu'on commence à voir quelques longueurs par la présence de passages inutiles sur lesquels le réalisateur insiste curieusement trop. La première scène du film censée être effrayante démarre bien malgré un mauvais Jump-scare trop prévisible ; ce qui devait ressembler à un véritable moment d'effroi se transforme vite en bagarre à l'Américaine, ce qui est très dommage car cela aurait pu beaucoup mieux partir et utiliser d'autres éléments pour parvenir à réaliser une vraie scène d'angoisse. Mais bon, si encore il ne s'agissait que de ça.
Par la suite, le film est dominé par des scènes trop longues, inutiles et qui laissent attendre des passages terrifiants. A part ces longueurs épuisantes, certains moments commencent bien, ils sont pas mal travaillés, et les idées ne sont pas si mauvaises que ça. Cela dit, c'est presque tout le temps décevant. La pression retombe alors que l'angoisse n'était pas au rendez-vous, sans que le spectateur ait eu le temps de se sentir en une quelconque ambiance de malaise ou de terreur. On notera toutefois quelques bons passages, certes trop courts, mais réussis : l'avancée de la petite fille vers Mia dans la maison, l'ascenseur au sous-sol de l'immeuble ou encore la scène de la possession du prêtre.
Niveau casting, on s'attendait à mieux, et le jeu des acteurs aurait pu être nettement meilleur lui aussi.
Pour ce qui est de la poupée, je la trouve bien faite, et elle aurait sans doute fait encore plus peur si le film dégageait une atmosphère plus dérangeante. D'un côté elle nous rappelle les scènes cultes où elle apparaît dans The Conjuring et d'un autre côté on voit qu'elle garde ses traits propres à l'horreur qui font des pantins et des poupées un thème indiscutable et indémodable du cinéma d'épouvante. D'ailleurs, c'est vraiment le seul bon point niveau esthétique que l'on peut retrouver dans le film.
D'ailleurs parlons-en de l'esthétique ! Nous savons à quel point l'esthétique est important dans l'horreur. C'est quelque chose de précis, avec des codes, des valeurs, et surtout une importance capitale, car une bonne histoire n'est rien sans des décors et des images appropriés. Essayez d'imaginer un Sleepy Hollow dans un cadre Hawaïen. Ou encore Amityville dans une riche résidence française avec piscine, champagne et tout ce qui va avec. Bref, le travail sur l'esthétique est très médiocre. Il y a trop de scènes tournées le jour, et sans que ce soit interdit dans les films d'horreur, c'est quand même décrédibilisant et tout de suite moins accrocheur. De plus, le cadre est lui aussi mal choisi : appartement et lotissement bien douillet. Alors sans tomber dans le cliché de la vieille bâtisse abandonnée avec les toiles d'araignées partout, on s'attend à mieux pour le cadre de l'action quant à ce style de film où Conjuring nous avait offert des décors, des couleurs et un cadre parfaits pour une intrigue parfaite. C'est aussi pour cette raison que la poupée s'adapte souvent assez mal à l'endroit où se déroule les scènes, et ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'elle est quasiment absente lors des meilleurs passages du film.
On notera également une petite référence quant aux noms des personnages : Mia et John, qui sont les prénoms des acteurs incarnant le couple dans le très célèbre Rosemary's Baby de Roman Polanski. Pour ce qui est de la musique, elle est tout juste bien sans être transcendantale, et ce n'est que mieux car ce n'est certainement pas avec un film de cette envergure qu'une musique du style de L'Exorciste ou Halloween aurait bien collé.
Ainsi, Annabelle n'est pas un mauvais film en soit. Il possède, certes, beaucoup de défauts mais il n'est en aucun cas une erreur impardonnable ou je ne sais quelle aberration du cinéma d'horreur. C'est juste un gros plantage. Il ne s'inscrit absolument pas dans la lignée de Conjuring, et c'est surtout pour cela qu'il a été jugé aussi décevant de la part du public. En même temps, faire un film à la hauteur de celui de James Wan est un challenge difficile ; autant alors prendre compte des éléments qui rendent un film d'horreur si prenant et si fascinant. Le film part alors sur de bonnes bases, mais elles sont mal exploitées par la suite, de trop nombreuses longueurs et une esthétique mal travaillée font d'Annabelle une douloureuse déception qui nous fait attendre davantage la suite aux Dossiers Warren, en ayant de meilleurs espoirs que pour celui-ci.
Note : 1,5/5 (donc arrondie à 2.)
Note de Romain
La Bande Annonce :
Images du film :