THE CALLER

Téléphonobie : phobie sociale ou anxiété de répondre à des appels téléphoniques, ou phobie des personnes ayant des téléphones.

Mary, une jeune femme en pleine phase de divorce, emménage dans un nouvel appartement. Un soir, elle reçoit un coup de téléphone d’une inconnue, une vieille dame au départ fort sympathique, avec laquelle elle va tisser un certain lien amical. Malheureusement, l’histoire bascule dans le drame quand la vieille dame, affirmant l’appeler du passé, commence à la harceler et à la menacer. Mary entre alors dans un monde où les fantômes du passé côtoient les vivants par le biais du téléphone.

Une idée au départ fort réjouissante et qui peut en effet amener à une intrigue très prenante et sans doute à un twist final explosif. Mais qu’en est-il de ce film, The caller, sorti en 2011 ?

L’intrigue est au départ bien placée avec un premier coup de téléphone étrange. Le film fait monter de plus en plus la tension au fil des appels que reçoit le personnage principal, Mary, qui semble trouver un côté sympathique à la vieille femme qui l’appelle tous les soirs. En pleine phase de divorce avec un ex-mari aux tendances névrosées et violentes, Mary est dès le départ dans une situation précaire, et cette situation va empirer avec ces conversations téléphoniques. Plutôt bien interprétée par Rachelle Lefevre, Mary ne se doute pas que son interlocutrice, en plus d’être folle et colérique, l’appelle du passé.

De fil en aiguille, après des conversations très cinglantes, Mary veut mettre fin à cette relation ambiguë. Sur sa route, elle va croiser un bel homme (l’acteur se révèle être Bill dans la série True Blood) qui va lui faire oublier un temps soit peu son mari et la vieille femme, mais pour combien de temps...

Là où le film a assuré, c’est sur le fond. L’histoire et le développement de l’intrigue, même si certains passages sont ennuyants et peuvent être enlevé, se maintient et tout devient confus. Tout comme le personnage de Mary, on ne sait pas si elle a à faire avec des fantômes où des êtres vivants. On peut se rappeler des intrigues connues avec Le sixième sens, ou encore dans Les autres, où l’étroite frontière entre le monde des vivants et celui des morts crée des twists finaux exceptionnels et inattendu.

The Caller est parti dans ce sens, malheureusement, l’angoisse n’est pas au rendez-vous et c’est bien dommage, car ces appels téléphoniques, de plus en plus inquiétant, donnent beaucoup de suspense et nous rapprochent de plus en plus du twist final. Le scénario n’en reste pas moins attrayant et suit son prolongement jusqu’au bout, en mettant au fur et à mesure des pièces du puzzle qui nous aident un peu plus à comprendre l’identité et le but de la vieille dame. L’histoire avait un fort potentiel, mais n’est pas allé jusqu’au bout dans le suspense et l’horreur. Le film est plus un thriller fantastique qu’un film d’horreur.

L’histoire est originale, mais le développement met du temps à se mettre en place, certains passages sont lents, le rythme est lent et devient soutenu qu’à la tout fin. Cependant, on peut affirmer que chaque révélation est inattendue et le film prend du sens. Mary est dans un monde où les vivants et les morts se côtoient et elle ne peut plus distinguer qui sont les morts et qui sont les vivants. (SPOILERS !) Par exemple, quand elle découvre que son nouveau petit ami est mort depuis longtemps. Tout son monde s’effondre et ce, à cause de cette vieille dame dont elle ignore tout et qui ne cesse de la harceler et de la menacer, jusqu’à avouer avoir commis des crimes graves.

Même si on ne la voit qu’à la toute fin, le personnage de la vieille dame est très fort et nous rappelle une énième fois qu’il ne faut jamais adresser la parole aux inconnus, car ceux-ci peuvent se révéler dangereux. Mais cette relation entre les deux interlocutrices ne se développent pas assez alors que de bonnes conversations tendues auraient pu donner plus d’ampleur au suspense, et le film aurait été moins long à regarder.

C’est assez dur de noter ce film, car il y a des points positifs, mais aussi des points négatifs. The Caller est un thriller avec un trame particulière très intéressante à travailler, un développement de l’histoire qui prend tout son sens à la fin du film. Les acteurs sont bons et l’atmosphère assez prenante.

Malheureusement, la réalisation tombe très vite dans le cliché, les scènes sont parfois longues et le film perd du temps avec des scènes inutiles et qui font perdre beaucoup de rythme à l’action. Le film dure alors qu’il aurait pu aller plus loin dans l’intrigue et ajouter une plus grosse attention au suspense. La réalisation avait toutes les cartes en main pour nous faire peur. Donc c’est un film qui se regarde difficilement, mais comme l’intrigue est maintenu jusqu’au bout, on veut voir la fin coûte que coûte !

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