Titre : Salo Ou Les 120 Jours De Sodome
Genre : Drame Horrifique
Titre original : Salò O Le 120 Giornate Di Sodoma
Année : 1975
Réalisateur : Pier Paolo Pasolini
Acteurs : Paolo Bonacelli, Giorgio Cataldi, Umberto Paolo Quintavalle, Aldo Valletti, Caterina Boratto...
Synopsis :
En 1943, dans la république fasciste fantoche de Salò, quatre riches notables enlèvent neuf jeunes garçons et neuf jeunes filles de la région pour les emprisonner dans un somptueux palais. Dans ce décor luxueux, les adolescents seront soumis aux plaisirs de leurs geôliers, à leur jouissance sadique de pouvoir exercer une domination totale sur ces jeunes corps, de décider de leurs souffrances, de leur survie ou de leur mort…
Critique de Charlie :
L’actionnisme Viennois est sans aucun doute, le mouvement artistique le plus radicale de toute l’histoire de l’art. Il naquit en Italie, à Vienne, sur la base du travail de Marcel Duchamps, le Ready-made : “tout peut être de l’art”. Les italiens prirent exemple sur lui, et sur les artistes qui faisaient des performances, en leur donnant une dimension plus osée. En gros, l’actionnisme Viennois montre que tout peut être de l’art, TOUT ! C’est pourquoi, une dimension “organique” va être mise en avant. Cette mouvance fit fureur dans les années 70, c’est pourquoi, je vais vous présenter le chef d’œuvre de ce mouvement : Salo ou les 120 jours de Sodome.
Le film se base sur un livre du Marquis de Sade.
4 notables, Le Duc, l’Évêque, le Juge et le Président capturent des jeunes gens, femmes et hommes dans les contrées voisines de leur demeure, et vont les exploiter. Le film montre l’idée d’une jouissance immédiate acquise par l’autre, qui lui offre, contre sa volonté, une libre disposition du corps. Ces gens sont soumis, déshumanisé, objetisé.
A tel point qu’on les promène en laisse, on leur propose un petit bout de poulet en échange d’une sodomie. On traite les gens de la pire façon qu’il soit. Le film se passe dans un château, non loin de la ville de Salo.
L’histoire est divisée en 4 tableaux, rappelant Inferno de La divine comédie de Dante Alighieri : (pour info, l’enfer dantesque se présente comme un entonnoir, divisé en 7 cercles, un pour chaque pêché capital. Plus on descend, plus les cercles sont petit, et plus on se rapproche de Lucifer).
- Le vestibule de l’enfer :
On assiste à quatre mariages, celui des 4 notables. Chacun épouse la fille d’un des trois autres. Le film commence à planter le décor, les personnages, le côté perversité et macabre du film. Tout comme Dante, on fait une véritable descente aux enfers, en descendant dans chaque cercle de l’enfer. Les esclaves arrivent, et l’horreur débute.
- Le cercle des passions :
Les jeunes hommes et les jeunes femmes prisonniers dans ce château ne peuvent pas s’enfuir, et les sévices qu’ont leur fait subir sont de pire en pire. D’ailleurs, une scène mémorable du film présente une femme qui, alors qu’elle sert le dîner, tombe à cause d’un croche-patte. L’homme qui en est l’auteur l’oblige à rester sur le sol, et la viole. Les autres convives assistent à la scène, en riant. Et l’horreur ne va pas s’arrêter là.
- Le cercle de la merde :
Une nouvelle fois, ce tableau nous rappelle Inferno de Dante, ou le troisième cercle de l’enfer où l’on punis les hommes qui ont fait le pêché de gourmandise. On les oblige à vivre éternellement dans leurs excréments. C’est pourquoi, le film part dans un trip scatophile, où tout le monde doit manger les défections du Duc, à commencer par les prisonniers. (Âmes sensibles s’abstenir).
- Le cercle du sang :
Comme son nom l’indique, on quitte la pornographie et la scatophilie pour passer à l’horreur. Les prisonniers sont tués, scalpés décapités, énuqués, torturés, et j’en passe. Sous l’œil attentifs des quatre notables, leurs prisonniers sont tous exécutés.
Aujourd’hui, le film est disponible en version longue (145 minutes) et en version sous-titré. Le film continue à faire de parler de lui car il est encore censuré dans certains pays, par son côté macabre et incroyablement malsain. Amateur du sang, vous allez être déçu. Ce qui fait un peu le charme de cette œuvre, c’est son atmosphère si lourde et pesante, qu’on a dû mal à en sortir indemne. On nous donne une véritable idée de la soumission et de la perversion à l’état pur.
Salo ou les 120 jours de Sodome reste, sans aucun doute, l’un des films les plus traumatisants de toute l’histoire du cinéma, et de l’art. Il est le numéro un de ma liste des 4 films que je considère comme une œuvre d’art.
Note de Charlie