MADAME MARIE DELPHINE LALAURIE 

“L’histoire vous dira, même si plus personne n’en a rien a faire de la descendance royale,

que je suis l’enfant de deux membres éminents de la haute société

de la Nouvelle Orléans.


Bien que le nom de jeune fille de ma mère fût charmant, elle ne m’a malheureusement pas

transmis cette qualité à moi, sa fille. Je suppose que j’étais une enfant malheureuse...

et pas très jolie non plus.


Je gardais tout ça pour moi. 

Je ne traînais qu’avec les rongeurs et les petits animaux. Je coupais certaines parties de leur corps pour voir si ils allaient s’en sortir où s’ils allaient en mourir.


Personne pensait qu’un jour, je deviendrais quelqu’un. 

Mais à la surprise générale, j’ai trouvé un bon époux. 

Les invitations à mes fastueuses soirées étaient très convoitées.”


- Kathy Bates/Delphine Lalaurie (American Horror Story Coven)


Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie

Vous l’avez sans doute aperçu dans la troisième saison de l’excellente série télévisée American Horror Story. Interprétée majestueusement bien par la grande Kathy Bates, Madame Delphine Lalaurie a bel et bien existé et ses faits d’armes repoussent les limites de la fiction. Je vous invite à découvrir, au-delà de la bourgeoisie mondaine franco-américaine, cette femme diabolique, tueuse narcissique et raciste...

Chapitre 1 : Lady Marmelade.

1775 est l’année où naquit la célèbre auteure anglaise Jane Austen, l’année ou Georges Washington fut nommé commandant en chef des forces continentales par le Congrès, l’année où débuta la Guerre d’Indépendance des États-Unis et l’année de naissance du grand artiste peintre précurseur de l’impressionnisme, Joseph Mallord William Turner. C’est aussi l’année où la Nouvelle-Orléans, qui était jadis en Louisiane espagnole, vit naître une petite fille, Marie Delphine de MacCarthy.

(Kathy Bates – Delphine Lalaurie)
(Kathy Bates – Delphine Lalaurie)

Ses parents étaient Louis Barthélémy MacCarthy,chevalier de MacCharthy, responsable des armées et originaire d’Irlande, et de Marie-Jeanne Anne L’Érable, surnommée “veuve Lecomte” et ancienne esclave affranchie. Elle naquit dans une famille nombreuse, avec quatre autres enfants, et dès son enfance, elle se trouva au sein de la haute société créole de la Nouvelle-Orléans. Delphine était également la cousine du maire de l’époque, Augustin de MacCarthy.

La famille MacCarthy tirait sa fortune de leurs banques, des productions de cannes à sucre, de coton, de la piraterie et de la traite d’esclaves. Au XIXème siècle, les ressources exotiques des îles coloniales françaises étaient très prisées en Amérique et la famille MacCarthy fit fortune sur le dos de leurs esclaves noires qui trimaient pour leur commerce ou en tant que domestique dans leur demeure. Le Code Noir, initié par le ministre français Colbert, instaurait certaines règles sur la traite des esclaves, notamment une interdiction de violence et autres dégradations envers eux.


Delphine aura eu une enfance aisée, au sein d’une famille bien éduquée, reconnue dans la bourgeoisie américaine et membre éminent du commerce d’esclaves. Le 11 juin 1800, elle se maria une toute première fois avec un homme tout aussi réputé dans la haute société, Don Ramon De Lopez Y Angullo. C’était un officier de haut rang espagnol, pays colonisateur de la Nouvelle-Orléans, et le mariage eu lieu dans la cathédrale Saint-Louis de la Nouvelle-Orléans. Les deux eurent un enfant, Marie Borgia Delphine Lopez y Angulla de la Candelaria (“mais tout le monde l’appelle Borquita” – American Horror Story Coven). 

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Peu de temps après, Don Ramon tomba en disgrâce avec le roi d’Espagne. C’est Delphine qui parti pour le pays hispanique, avec pour but de défendre la cause de son mari. Son charisme et son bon parlé à la cour du Roi porta ses fruits. Son mari fut acquitté de cette disgrâce, mais cela ne servit à rien. Ramon mourut à La Havane le 26 mars 1804 dans des circonstances inconnues, laissant sa femme et sa fille dans une situation financière critique. 

Elle revint de son voyage en Europe et, désormais veuve, épousa un marchand d’esclaves en 1808. Jean Blanque était un banquier louisianais réputé, commerçant, législateur, avocat et marchand d’esclaves. Une nouvelle fois imprégnée du code Noir, Delphine continua de tracer sa route dans la haute société de la Nouvelle-Orléans, avec sa fille.

Chapitre 2 : Basin Street Blues.

La famille Blanque s’installa dans une belle demeure dans un quartier très réputé de la Nouvelle-Orléans, au 409 rue Royale, reconnue plus tard comme la Villa Blanque. Aujourd’hui, c’est le quartier le plus célèbre de la Nouvelle-Orléans : le Vieux Carré français. Centre historique de la ville, fondé en 1718 par Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, c’est un quartier qui existe encore aujourd’hui. On peut le voir dans de nombreux films, avec son architecture coloniale de la fin du XVIIIème siècle bien préservée.


De leur union naquirent quatre enfants : Marie Louis Pauline, Marie Louis Jeanne, Marie Louis Laure et Pierre Paulin. Dans le même cas que Don Ramon, Jean Blanque mourut dans des circonstances inconnues en 1816, seulement huit après leur mariage.

Delphine se retrouva seule avec ses cinq enfants et, pour une seconde fois veuve.


Elle se maria une troisième et dernière fois avec un médecin de 10 ans de moins qu’elle. Le 25 juin 1825, Marie Delphine se maria avec Léonard Louis Nicolas Lalaurie, et devint la célèbre madame Marie Delphine Lalaurie.

En 1831, elle acheta une assez petite propriété à son nom, dans le même quartier et la même rue que la Villa Blanque, au 1140 de la rue Royale. L’année suivante, après de nombreux travaux, la maison se hissa sur trois étages et devint la plus grande propriété du quartier. Et c’est la maîtresse de maison qui s’occupa en grande partie de la gérance du foyer, des domestiques et de ses enfants. Elle, deux de ses filles et son mari occupèrent la demeure, faisant face à un somptueux quotidien qu’offraient leurs nombreux esclaves.

Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie

Delphine Lalaurie devint alors une femme opulente dans la haute société de la Nouvelle-Orléans, connu comme la française créole la plus influente de la ville. Elle menait sa famille et ses affaires d’une main de maître. Ses filles étaient réputées pour leur belle toilette (pour ceux qui l’ignorent, quand on parlait de toilette à l’époque, on parlait de maquillage, de coiffure et d’accessoires divers, et non des latrines !) quand elles se présentaient en public.


Sa maison était un vrai hôtel particulier français, à la mode de l’architecture française du XVIIIème siècle, architecture noble de la cour de Louis XVI.

Delphine Lalaurie organisait de nombreux et somptueux banquets et réceptions mondaines au sein de la bourgeoisie. Quiconque avait reçu une invitation, avait un privilège immense, selon les dires de l’époque. Les invitations étaient très convoitées et ses fêtes, très réputées. Découvrir la maison des Lalaurie était aussi un privilège. Entre les boiseries authentiques, les parquets en acajou (bois exotique rare à l’époque), les lustres en cristal scintillant, et les tissus orientaux, tout était là pour parfaire le raffinement de madame Lalaurie.

Elle devint très vite le centre de toutes les discussions dans la haute société. Leur hôtesse veillait aux moindres besoins de ses invités, inspirait le respect de par sa politesse et ses manières distinguées.

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(American Horror Story - Coven)

Marie Delphine Lalaurie était une femme polie, raffinée, qui aimait le luxe, la beauté, elle avait du charme et beaucoup d’élégance. Pourquoi vous est-ce que je vous raconte tout ça, me direz-vous. Car au-delà de la beauté aristocratique franco-américaine, au-delà de ce beau conte orné de paillettes se cache un conte horrifique digne des plus grands films d’horreur. Comme bien de maison de le monde, celle-ci fut le théâtre d’évènements macabres qui suscitèrent l’intérêt le plus profond dans ce quartier bourgeois de la Nouvelle-Orléans. 


Quand la famille Lalaurie s’installa dans sa grande demeure, ce fut le début d’un massacre épouvantable qui hante encore la Nouvelle-Orléans aujourd’hui...

Chapitre 3 : The House Of The Rising Sun.

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Une douzaine d’esclaves noirs, hommes, femmes et enfants assuraient ce train-train quotidien à la perfection, rendant la demeure des Lalaurie bien entretenue. C’est au cours de ces somptueux festins que les invités pouvaient voir le luxe qu’entretenait Madame Lalaurie. Mais c’est aussi au cours de ces festivités que les invités apercevaient parfois certaines choses qui gâchaient ce paysage luxueux. Les esclaves paraissaient très souvent sales, maigres, avec des marques sur les poignets, et très faibles. 

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À l’époque, il n’était tout simplement pas courant de s’inquiéter du sort des esclaves noirs, même si des invités commencèrent à avoir des doutes sur l’attention que portait madame Lalaurie envers ses domestiques. Elle paraissait parfois méchante,  cruelle et dédaigneuse, abusant fréquemment de son autorité.

Personne ne se doutait réellement de ce qui se tramait derrière les portes fermées de la demeure quand les convives prenaient congé de leur hôte.


Les rumeurs autour de la maltraitance d’esclaves s’intensifièrent de par les doutes des voisins. Ils remarquaient que les femmes de chambre étaient très souvent échangées par d’autres et le garçon d’écurie disparu un jour, sans que personne ne le revit. Les voisins firent appel à un avocat pour aller visiter la maison et voir si tout allait bien. Aucune preuve tangible ne lui permit de confirmer les soupçons.

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(American Horror Story - Coven)

Un autre jour, une voisine entendit un cri perçant venant de la demeure des Lalaurie. Elle vit alors la dame de maison poursuivre une jeune fille noire avec un fouet. Cette jeune fille, Lia, n’était autre que sa servante personnelle. Madame Lalaurie la poursuivit jusque sur le toit et la pauvre fille n’eut d’autre choix que de se “suicider” en tombant pour ne pas subir ce châtiment. La voisine vit plus tard la tombe de la jeune fille en question, un simple trou peu profond dans le sol du jardin, là où poussaient des cyprès. 


La raison de cette poursuite ? La petite Lia coiffait madame Lalaurie et trouva un nœud dans ses cheveux. Elle força un peu avec la brosse, faisant du mal à la maîtresse de maison. Delphine fut aussitôt irritée du peu d’attention pour ses beaux cheveux. Elle s’arma donc d’un fouet et poursuivi Lia pour la punir.

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Suite à cet évènement, la voisine alerta les autorités qui appliquèrent la loi en vigueur : le commerce d’esclaves était autorisé, mais pas la maltraitance. On confisqua donc à madame Lalaurie neuf de ses esclaves et elle reçu une lourde amende de ... 300 $ !

Une nouvelle fois irritée, madame Lalaurie fit appel à des parents proches qui rachetèrent les esclaves confisqués pour les redonner en douce à la famille Lalaurie. Elle récupéra donc la totalité de ses servants.


Les soupçons qui pesaient sur madame Lalaurie s’étaient apaisés. Mais ils reprirent de l’ampleur lors d’un terrible incendie qui fit des ravages dans la demeure. La cause de cet incident chamboula toute l’histoire. Une domestique noire de 70 ans était à l’origine de cet incendie et avait une raison particulière. C’était la cuisinière et madame Lalaurie la gardait enchaînée à son plan de travail. De peur de subir de nouvelles tortures, elle fit brûler la cuisine, engendrant ainsi un plus gros incendie

 

La cuisinière avoua son méfait, mais insista sur un fait : si elle ne l’avait pas fait, sa maîtresse l’aurait emmenée dans le grenier de la maison qui, selon les dires des autres esclaves, était un aller sans retour. Elle préférait donc mourir ainsi que dans la souffrance.

Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie

L’incendie gagna vite la totalité de la maison et madame Lalaurie fit tout son possible pour sauver ses bijoux et ses fourrures. Les voisins, alertés par les flammes, tentèrent de l’aider, mais ils se rendirent vite compte qu’aucun domestique ne l’aidait. Où étaient-ils tous ? 

Madame Lalaurie répondit à cela : “ Passons les serviteurs, sauvez mes objets de valeur. Par ici, messieurs ! "


Les voisins demandèrent à Delphine de leur donner la clef de la chambre des esclaves pour aller les libérer. Elle leur refusa l’accès tout de suite en les insultant et en les maudissant.Les pompiers arrivèrent à leur tour et ils s’occupèrent d’ouvrir ou de défoncer toutes les portes pour évacuer tous les occupants. La toute dernière porte, celle du grenier, céda à son tour et la découverte que firent les pompiers dépassèrent l’entendement.


Le grenier de la demeure des Lalaurie cachait bel et bien un secret. Contre toute attente, Madame Lalaurie avait plus ressources qu’il n’y paraissait dans ce qui était la torture d’esclave. Une salle entière était dédiée à cette occupation. 

Le grenier était une salle de torture...

Chapitre 4 : Oh Freedom !

“ En entrant dans les quartiers, ils ont trouvés sept esclaves, plus ou moins horriblement mutilés... suspendus par le cou, avec leurs membres apparemment étirés ou déchirés d’une extrémité à l’autre. Le sol était collant du vieux sang et lisse de flaques de sang frais. Ils étaient confinés là depuis plusieurs mois, et leurs existences étaient prolongées uniquement pour leur faire goûter les souffrances qu’une cruauté des plus raffinées pouvait leur infliger. ”

- Article du journal The New Orleans Bee, datant du 11 avril 1834.


Comme aujourd’hui, les médias locaux ne disaient pas tout. La découverte des pompiers dans le grenier de la demeure des Lalaurie alla au-delà de ce qui fut écrit autrefois. En effet, ce n’était pas un quart de ce que contenait réellement cette pièce des tortures.

Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie

ÂMES SENSIBLES S’ABSTENIR !


Les pompiers découvrirent des esclaves noirs accrochés par des chaînes sur les murs. Le journal The New-Orleans Bee parla d’expériences médicales bizarres pratiquées par les soins de Madame Lalaurie. En effet, des esclaves avaient leurs jambes en moins, des femmes avaient l’estomac ouvert et leurs viscères enroulés autour de leur taille, d’autres avaient eu les bras arrachés. Les femmes étaient scalpées à plusieurs endroits. Ces entailles avaient même créé une sorte de spirale sur le ventre sur l’une d’entre elles.


Une autre esclave avait subi une torture des plus horribles, que l’on aperçoit dans American Horror Story Coven : elle avait eu la bouche remplie d’excréments d’animaux et les lèvres avaient été cousues.

Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie
Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie

Les hommes étaient dans le même état. Ils avaient des ongles arrachés, certains avaient même changé de sexe, par une opération faite maison. Trois hommes avaient eu leur langue cousue entre eux, d’autres avaient leurs parties génitales tranchées et avaient été énucléés pour que leurs orbites servent de chandelier pour le grenier.

Dans le plus gore, un homme enchaîné au mur avait un morceau de bois qui dépassait d’un trou au sommet de son crâne. L’homme encore vivant, restait stoïque face à cette torture. Selon les autres esclaves présents, madame Lalaurie l’utilisait pour “remuer son intelligence”.

Il y a aurait eu paraît-il, des choses encore plus étranges, même si cela n’a jamais été démontré : un homme avec des bras et de jambes cousues sur lui, faisant penser à un crabe humain. Les membres étaient même cassés pour donner à ce “crabe”, des apparences grotesques.


Des esclaves étaient accrochés aux poutres du grenier, d’autres étaient placés dans de petites cages en métal, destinées normalement aux chiens, impossible de se mettre debout ou de s’allonger. Certains furent même aspergés de miel pour attirer mouches, fourmis et cafards en tout genre.

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Quand les pompiers arrivèrent sur les lieux, ils repartirent aussitôt, au vu de la scène effroyable qui se passait devant eux. Quelques minutes plus tard et quelques médecins apparurent pour les aider. Certains s’évanouirent à la vue de ce théâtre macabre. Le juge Jean-François Canonge fut le premier à se précipiter pour sauver ces misérables. Il déclara plus tard avoir trouvé dans le grenier “une négresse, portant un collier de fer et une vieille négresse qui avait une très profonde blessure à la tête et qui était trop faible pour marcher”.

Des esclaves hurlaient à la mort, suppliant qu’on abrège leurs souffrances. Tous les survivants de ce massacre moururent peu de temps après.

 

Canonge affirma également que lorsque l’on interrogea monsieur Lalaurie, il répondit de manière insolente : “certaines personnes feraient mieux de rester chez elles plutôt que de venir dans les maisons des autres pour dicter des lois et se mêler de leurs affaires !”.

Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie

Le lendemain, beaucoup de médias s’empressèrent de rapporter les faits, avec pour gros titres: “le démon dans le corps d’une femme”, “criminelle et coupable...”. Canonge arriva à la conclusion que madame Lalaurie avait été la seule responsable de ce massacre, mais que son mari avait joué les aveugles. Madame Lalaurie fut accusée de la mort de plus d’une centaine d’esclaves noires et condamnée à mort. 

D’autres personnes furent aussi des victimes du courroux de madame Lalaurie. En effet, les filles de Delphine affirmèrent elle aussi avoir été maltraitées par leur mère. Celle-ci disait souvent durant les festivités que ses filles n’étaient pas les plus belles et ne se cachait pas de dire aux invités son dégoût pour ses enfants.

 

Le lendemain, une foule de paysans se rassembla autour de la demeure, du moins ce qui restait de la demeure après l’incendie, pour huer la famille Lalaurie. Elle était si dense que l’on pouvait à peine tenir sur le trottoir d’en face. Tout le monde huait et sifflaitDelphine. Certains avaient amené avec eux des cordes de pendaison en criant vengeance.

 

Cependant, la huée fut interrompue par l’apparition de la dame de maison, impassible et imperturbable. Elle monta dans un carrosse, fit écarter la foule et disparut en moins d’une minute. Madame Lalaurie avait pris la fuite et la police arriva sur les lieux pour disperser la foule qui commençait à s’attaquer à la maison. Pendant très longtemps, la demeure resta dans un état délabrée.

Chapitre 5 : Voodoo Child.

Cette fuite de madame Delphine Lalaurie fut couronnée par les plus folles spéculations sur comment avait-elle pu se cacher jusqu’à la fin de ses jours.


Pendant que la police fit une nouvelle inspection de la demeure, des cadavres furent trouvés dans le jardin bien entretenu de la demeure. Parmi eux, il y avait le cadavre d’un enfant. La cour de la maison était un devenu une tombe commune.

Pendant ce temps, madame Lalaurie était partie en direction de Bayou St-Jean, un quartier moins connu de la Nouvelle-Orléans, là où coulait la célèbre rivière Bayou St-Jean. Là-bas, une goélette l’attendait sur la rive pour l’emmener loin de la Louisiane. Le capitaine, payé avec une bonne poignée d’or, l’emmena à Covington en Georgie, où elle y séjourna pendant une dizaine de jours. On ne sait pas ce qui lui arriva par la suite.


De nombreuses théories furent mises à table comme : sa famille qui l’hébergea dans un quartier pauvre de la Nouvelle-Orléans, son installation à New-York, son arrivée à Paris, d’autres pensaient qu’elle était toujours en Louisiane, dans la ville de Lacombe et qu’une bonne partie de sa fortune lui assurait toujours un train de vie correcte. D’autres pensèrent qu’elle partit dans la ville de Mobile en Alabama pour pouvoir embarquer pour Paris. Et d’autres encore pensèrent qu’elle s’était installée à New York pour de bon.


Personne ne sue avec exactitude ce qui lui arriva. Cependant, tous les récits sur sa fuite se croisèrent autour d’un autre personnage, également présent dans American Horror Story Coven. Marie Laveau, la célèbre Prêtresse Vaudou et propriétaire d’un salon de coiffure de la Nouvelle-Orléans l’aurait aidée à se cacher.

(Marie Laveau – Angela Bassett)
(Marie Laveau – Angela Bassett)

Marie Laveau était réputée pour ses pratiques ancestrales des grands chamans africains et sa présence forte au sein de la communauté noire de la Nouvelle-Orléans, elle était la “Mambo vaudou”. Elle aurait aidé Madame Lalaurie à se réfugier. Ce n’est que spéculation, mais tout porte à croire que les deux femmes tenaient une relation amicale et certains pensèrent même que Marie Laveau l’aurait aussi aidée dans ses actes horribles dans la salle des tortures. Marie Laveau n’avoua rien de cela et cette histoire ne fut qu’une simple hypothèse de plus dans l’histoire de la fuite de Delphine Lalaurie.

Une autre hypothèse voudrait qu’après sa fuite, Delphine, mécontente et désireuse d’obtenir vengeance, demanda à Marie de lui enseigner les rudiments de la magie noire pour se venger des paysans qui lui firent affront. Surnommé en ce temps-là comme “la femme du diable”, tout le monde pensait que Delphine allait dans les bois, non loin de la ville pour y pratiquer de sombres rituels, des sacrifices d’animaux, des bûchers et des chants occultes.


Personne ne peut dire ce qui a pu arriver à Delphine Lalaurie. On ne sait pas si elle continua de vivre en Amérique, ou si elle était bel et bien partie pour la France.

Chapitre 6 : When The Saints Go Marching In !

Le nom de Delphine Lalaurie inspira bien vite la peur et le dégoût. Toute la Nouvelle-Orléans connaissait cette histoire. Certains pensaient même que la femme du diable allait venir pendant notre sommeil pour nous arracher la vie.

Delphine ne fut jamais arrêtée, ni interpellée. Personne ne la revit depuis sa fuite dans son carrosse. Un autre doute persistant est encore mis en avant aujourd’hui, le lieu de son décès. En effet, on peut voir aujourd’hui une plaque en cuivre dans le cimetière Saint-Louis.

Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie
Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie

La stèle, au nom de Delphine Lalaurie et qui affirme son décès à 66 ans, avait été déposée après sa mort et découverte seulement en 1930 par un sacristain, Eugène Backes. Mais ce n’est que 10 ans plus tard, en 1940 que la presse rapporta ce fait troublant. La plaque rapporte également la date et le lieu de décès de Delphine : décédée à Paris le 7 décembre 1842. Ce qui ajoute plus de concordance avec l’idée de son départ pour la France. 


Mais selon les archives de Paris, elle serait morte sept ans plus tard, le 7 décembre 1949. Et selon le journal The Georges Washington Cable, il fut rapporté en 1888 que madame Lalaurie avait été tuée par accident en France, au cours d’une chasse au sanglier. Une histoire jamais démontrée. 

Et une dernière chose appuya le mystère qui entoure cette dame, étant donné que cette plaque ne fut pas déposée sur une tombe ou une crypte, personne ne sait où repose le corps de madame Lalaurie. On ne sait pas non plus ce qui arriva à son mari et à sa famille, mais tout le monde pensa qu’ils s’étaient enfuis avec Delphine.

 

L’histoire de Madame Lalaurie s’arrête-t-elle là ? Comme beaucoup de lieux qui furent le théâtre d’évènements dramatiques, la demeure des Lalaurie continua de fasciner au cours du temps, et ce, pour plusieurs raisons.

Pendant deux ans, la maison de la désormais célèbre madame Lalaurie fut laissée dans son état pitoyable post-incendie. C’est en 1936 où furent entrepris des travaux de restauration. Une fois remise en état, des passants et des voyageurs affirmaient que bien souvent, des lumières et ombres étranges apparaissaient devant la demeure.

Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie

L’histoire de Madame Lalaurie s’arrête-t-elle là ? Comme beaucoup de lieux qui furent le théâtre d’évènements dramatiques, la demeure des Lalaurie continua de fasciner au cours du temps, et ce, pour plusieurs raisons.

Pendant deux ans, la maison de la désormais célèbre madame Lalaurie fut laissée dans son état pitoyable post-incendie. C’est en 1936 où furent entrepris des travaux de restauration. Une fois remise en état, des passants et des voyageurs affirmaient que bien souvent, des lumières et ombres étranges apparaissaient devant la demeure.

 

Acheté par un inconnu en 1937, il la quitta seulement trois mois plus tard. Il affirmait qu’à chaque coucher du soleil, des bruits étranges, pleurs et gémissements survenaient. Il revendit donc la maison et après être passé d’acheteurs en acheteurs, un entrepreneur anglais, Jules Eppard Vigne acheta à son tour la maison. Il pouvait ainsi présenter son cabinet de curiosités.

 

Ses voisins découvrirent le célèbre grenier, mais le corps sans vie de monsieur Vigne. Il était sur un petit lit en fer et avait pour compagnie des gros sacs remplis de liasses et pièces d’or cachés sous le matelas. La rumeur de ce trésor se rependit très vite, mais bien peu de courageux osaient pénétrer dans la demeure de la femme du diable.

Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie

Le 4 juin 1893, la maison fut inaugurée en une attraction. Des dépliants étaient déposés un peu partout en ville et citaient : La maison Hantée. Il y a une fin à tout, il y en a aussi une pour les fantômes. Venez et soyez convaincus. Entrée Dix Cents. Au XXème siècle, une bonne quinzaine de propriétaires se succédèrent, affirmant chacun leur tour des évènements étranges, des apparitions d’esclaves, d’ombres, des bruits de portes, des pleurs, des sanglots, etc... 

 

Plus récemment, en 2007, l’acteur Nicolas Cage fut le propriétaire. Il acheta la demeure pour 3,45 millions de dollars et y organisait souvent des fêtes et des dîners. Il prenait soin de quitter les lieux au coucher du soleil, affirmant à son tour la présence d’esprits. Même si des spécialistes du paranormal voulaient lui offrir leur aide, il refusa tout bonnement en affirmant : “s’il y a quelque chose à l’intérieur, je refuse qu’on l’exploite !”.

 

Le 13 novembre 2009, la propriété fut rachetée par Regions Financial Corporation qui garde aujourd’hui la demeure comme patrimoine culturel de la Nouvelle-Orléans et comme musée des horreurs.

Biographie - Dossier Serial-killer : Marie Delphine Lalaurie

En conclusion de cette histoire macabre, n’oubliez jamais que la fiction a ses limites que la réalité n’a pas. Dans le cas où vous avez la chance de partir à la Nouvelle-Orléans, la maison de Delphine Lalaurie est visitable pour une vingtaine de dollars !

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